AccueilRomansPoesiesMusiquePhotosAquarellesAutres photosPhilatélie

 

1 er Août 90, Temps très chaud jusqu'au 15 août, 30°

Lyon, ville calme, très austère, peu de touristes, enfin très peu de passage. Ce n'est pas bien gai et toujours le même boucan d'enfer dans l'immeuble avec les bricoleurs du dessous( depuis le1er Juin). Quel sale été, j'ai passé à cause de leurs percus-sions ininterrompues : samedi, dimanche et jour de fête. N'ayant pas les moyens de partir, j'ai dû subir ce bruit d'enfer avec tous leurs engins : scie électrique, marteau piqueur, perceuse, coups de marteau, jusqu'à 10 heures du soir! Des sans gênes comme j'en ai jamais vu dans l'immeuble. Quel stress tout l'été! Bref, un mauvais souvenir. Et en plus, Ils avaient l'air de me narguer. Je leur ai dit que c'était interdit de travailler la nuit et c'est vrai. Cette jeune femme m'a traitée de grosse! A 1 heure du matin elle cimentait encore le mur dans la cour et m'empêchait de me reposer, elle qui était dans ses torts, mais qui s'en foutait compètement!

Mercredi 22 Août 90, Temps beau, 25°

Le fou de la bricole est parti à 1 heure du matin. C'est vrai qu'il ne faisait pas beaucoup de bruits, mais les lumières de ch-ez lui éclairaient la cour et renvoyaient tout l'éclairage sur ma fenêtre. J'ai dû mettre un foulard sur les yeux pour être dans le noir tellement ça me gênait pour m'endormir. Quel sans gêne! Aucun respect pour le voisinage. Un dingue du travail quoi! Il était sans aucun doute payé au "noir".

Lundi 27 Août 90, Temps beau, 25 °

J'ai rencontré deux femmes et j'ai trop parlé : je suis tellement bavarde que ça m'a énervé et en plus j'étais en retard. Tout ça, ce n'est pas bon pour moi qui est une nerveuse, elle m'a fait monter la tension, je rêve d'être seule au calme pour enfin me reposer.

Dimanche 26 Août 90, beau, 25°

Journée calme, plutôt reposante, les bricoleurs n'ont pas été bruyants. Je pense qu'ils ont dû faire de la peinture tellement ça sent mauvais dans la maison. Je suis sortie prendre l'air à 18 heures et suis rentrée à 20 heures.

Jeudi 23 Août

Par empressement et par manque d'attention, en faisant cuire des courgettes, l'huile m'a giclé sur le nez et sur les lèvres; je l'ai senti aussitôt et je me suis aspergée de l'eau froide sur le visage tellement ça me brûlait.  Ca m'a chauffé sous le nez jusqu'au soir, mais heureusement que c'était minuscule, ça aurait pu être pire.  

1 er Août 90

Véronique m'a téléphoné pour m'annoncer de mauvaises nouvelles( heureusement que j'avais diner). Elodie David, copine d'e- nfance dans mon pays natal, qui était si sympathique avec moi et que j'aimais bien, vient de décéder à 80 ans. Elle était très infirme et souvent malade. Mais tellement vivante et bavarde que moralement ça allait bien et cela compensait le reste. Je su-is bouleversée par sa disparition tout en sachant que Madame Barnas, opérée d'une hernie discale, ne guérissait pas malgré l'opération. Désormais paralysée à cause d'une plaie infectée au point qu'on avait dû lui changer le sang! J'ai pensé vaguem-ent que si l'opération avait échoué, c'était la faute au chirurgien qui n'avaIt pas été très consciencieux.

Mercredi 29 Août 90

Véronique m'a téléphoné et m'a annoncé le décès de Madame Barnas : 80 ans, une femme si costaude et en bonne santé. Je la connaissais bien, nous étions amis. Stéphane est donc l'héritier de sa maison, c'est lui le plus concerné et il a des form-alités à remplir, car elle l'avait reconnu comme son petit fils, ce qui était exact. Elle n'avait plus de famille : son mari et son fils étaient décédés depuis 20 ans. Son fils à 39 ans, car je crois qu'il n'était déjà plus de ce monde. Je suis émue de sa mort quant même et sa disparition m'a choqué. Je pense que c'est un accident, car c'était une force de la nature.

Jeudi 30 Août 90

Aujourd'hui, j'ai les nerfs à fleur de peau. Car à 1 heure du matin, mercredi soir, la voisine du dessous cimentait un mur juste en dessous ma fenêtre et j'ai dû me disputer avec elle, car elle m'empêchait de me reposer. Une folle encore celle là! Ce sont des gens qui vous rendent malades. Elle aurait mérité que j'appelle les flics pour qu'elle s'arrête, j'étais dans mon droit.

Elle avait tort la voisine d'emporter ma clef( celle du porche) pendant 3 jours comme une sans-gêne, c'est fini de rendre se-rvice! Si je l'avais écouté, il aurait fallu lui faire le double, bref, sa domestique! En plus, Jean-Luc partait pour Montreal et on se fait toujours du mauvais sang. Que dire, sinon une belle journée pour mes nerfs! Je sais qu'il y a beaucoup plus grave, c'est certain, ce n'est pas la mort. Je crois que j'ai eu tort de m'énerver pour des choses si bénignes, c'est vrai. Mais enfin pas besoin de ces soucis supplémentaires, on en a déjà assez.

Dimanche 2 Septembre 90, temps très beau, 23°

Beaucoup de percussions provenant des bricoleurs du dessous, même pas tranquille le dimanche chez soi. Ils n'ont même pas mangé à midi, ils n'ont jamais arrêté. Ce sont des robots ces gens là, ils ne respectent même pas le voisinage, malhonnêtes en plus. Ce n'est pas intéressant ce monde là, bête et méchant!

Mercredi 4 Septembre 90

L'imbécile de bricoleur a commencé à  taper à 9 heures du soir, pourtant journée calme. Mais avec le bruit de sa scie électri-que, on ne pouvait pas écouter la télé et ceci jusqu'à 10 heures. Impossible  de dormir à 4 heures du matin à caude d'une od-eur de peinture dans ma chambre et malgré ma fenêtre et le rideau fermés, ça traversait quant même. Ils nous font toutes les nuisances possibles ces gens là, on est vraiment dans un monde d'imbéciles et de cons!

Mercredi 5 Septembre 90

Une odeur impossible à respirer dans ma chambre, au point que j'ai dû désodoriser. Je pense qu'ils doivent peindre leur plafo-nd et ça traverse mon plancher. Si cela recommence, j'appelle les flics! Après renseignement, il parait que c'est de l'huile de lin qu'ils ont utilisé pour leur carrelage, mais qui sent horriblement mauvais. C'est le bouquet final avec leurs nuisances qui n'en finissent pas et sans aucune excuses de leur part. Vraiment, il n'y a plus d'éducation. C'est moche, aucun respect à autrui.

Mardi 11 Septembre 90

Le bricoleur a fait du marteau piqueur de 5 heures à 8 heures du soir sous nos fenêtres. Il n'a pas fini de nous en faire voir celui-là! Avec ses percussions, quel stress! Dans l'immeuble personne ne dit rien, comme si personne n'était fatigué de sa journée de travail. Pauvre France!

Mercredi 12 Septembre 90

6h20 du matin, une nouvelle odeur de peinture à l'huile de lin envahit ma chambre et c'est insoutenable à respirer. Je me de-mande bien si c'est pas volontaire de leur part de créer de la nuisance chez les autres. De la vraie racaille, ces gens là!  J'ai dû aller dans la salle à manger m'allonger sur le canapé où ça ne sentait pas. Je me suis levée à 8 heures et demie pas com-plètement reposée. Mon dieu, même pas tranquille chez soi! J'espère que cela leur retournera dessus un jour, car  c'est fou comme on a souffert  avec leurs engins électriques qui ne s'arrêtaient pas de la journée.

Samedi 15 Septembre, beau temps

Dès qu'ils ouvrent leur porte dans la cour, une odeur d'huile de lin nous empeste tous les matins. Je me demande quand cette odeur va disparaître. Je ne pense pas qu'ils couchent à l'intérieur, car cette odeur est insoutenable. Pour parler d'autre cho-ses et me changer les idées, je suis allée à la braderie de la Croix-Rousse où il y a toujours beaucoup de monde. C'est la fête des commerçants et beaucoup de tentations, c'est clair! C'est la foire, mais c'est très cher, quels voleurs! Pendant ma bala-dee, j'ai rencontré Madame Jannet, une ancienne collègue de travail, mais aussi deux autres. Tout cela était fort sympathique en sachant que la Braderie de la Croix-Rousse se terminerait le 16 Septembre. Autre évènement à ne pas oublier de mentio-nner dans mon journal intime : Un fou a  tapé dans l'immeuble de lundi à mardi!

Mardi 18 Septembre 90, beau temps agréable.

Je suis allée au marché des légumes. Sinon, rien de spécial.

Lundi 17 Septembre 90, beau temps

J'ai rencontré une amie très commotionnée, parce qu'on lui avait volé sa chaîne en or avec sa montre autour du cou que sa fille lui avait offerte. Bref, la seconde fois que ça lui arrivait, bref, une cible pour les voleurs.

Mercredi 19 Septembre 90, beau temps

Journée calme. Rien de spécial.

Jeudi 20 septembre 90, beau temps

J'ai rencontré une dame que je connaissais de vue. Visiblement, elle n'était pas très gaie, car son mari était soigné pour une grave maladie en chimiothérapie. Sur la place de la Croix-Rousse des clochards se chamaillaient entre eux, pas beau à voir ces choses là!

Vendredi 21 Septembre 90, temps gris et frais

J'ai rencontré Madame Mechal, ça faisait au moins huit mois que je ne l'avais pas vue, une ancienne collègue de travail.

Samedi 22 Septembre 90, pluie et soleil dans la journée

Les bricoleurs sont venus nous perturber avec leur scie électrique qui fait un bruit insupportable de midi à 6 heures, bref, les nuisances habituelles de l'immeuble!

Dimanche 23 Septembre 90, pluie, temps très humide

J'ai eu si froid dehors que j'ai dû mettre des vêtements plus chauds en arrivant à la maison.

Lundi 24 Septembre 90

Je suis allée au cinema le "Concorde" pour voir le Docteur Pétiot très bien joué par Michel Serrault où l'atmosphère de Paris entre 1940 et 1944 était très bien reconstituée.

Mardi 25 Septembre 90, beau temps

Je suis allée au marché acheter mes légumes.

Mercredi 26 Septembre, beau temps

Rien de spécial.

Jeudi 27 Septembre, très beau temps d'automne

journée calme, pas de percussions en bas et cela repose les nerfs, ils doivent sûrement travailler pour gagner leur vie aussi!

Vendredi 28 Septembre 90, beau temps

Aujourd'hui, bruits insupportables de 7 à 8 heures. Heureusement que le bricoleur n'a pas travaillé longtemps.

Samedi 29 Septembre 90, soleil et pluie dans la journée

Installation de la vogue à la Croix-Rousse, mais ce n'est plus de mon âge!

Lundi 1 er Octobre 90

Je suis sortie au cinema et ça m'a fait vraiment du bien de me divertir. C'était un film réussi et beau : A la gloire de mon père.

Mardi 2 Octobre 90

Je suis allée faire mon marché aux légumes, puis je suis allée au Monoprix où j'ai marché pendant 1 heure et demie. Faut pas le nier, mais au marché, c'est beaucoup moins qu'au Monoprix. J'ai téléphoné à Florence pour le buffet (le meuble). Et si je ne suis pas ferme avec elle, elle ne me l'apportera jamais, telle que je la connais!

Mercredi  3O octobre 90, beau temps et chaud pour la saison

Partie à 11 heures et demie faire les courses où l'on tourniquotte vraiment quand on est pas motivé. Bref, on cherche la petite bête, ce qui n'arrange pas nos affaires! Caroline devait me téléphoner aujourd'hui, mais elle est tellement prise par d'autres soucis que je semble passer en second. Quand même sa mère doit passer en priorité, non? Mais bon, elle est si légère elle aussi!

Jeudi 4 Octobre 90, temps plus frais

On supporte le pull et le survêtement. Je n'ai pas arrêté de la journée : lessive, cuisine midi et soir et demain je dois retourner faire les courses à Monoprix. Aujourd'hui, c'était laboure.

Vendredi 5 Octobre 90, temps très beau

Rendez-vous chez le docteur Blondiaux à 11 heures. Prise de tension:15/8. Les cachets me la maintiennent, mais je suis to-ujours aussi nerveuse et pas moyen d'être sereine avec ces soucis permanent d'argent qui n'arrange vraiment pas les nerfs.

Samedi 6 Octobre 90, temps très beau

J'ai fait les courses pour le samedi et le dimanche. Mais gros soucis aujourd'hui avec le bricoleur du dessous qui  à 3 heures à commencer à faire du bruit avec sa perceuse et ses grandes planches de bois jusqu'à 6 heures demie du soir. Déjà 4 mois qu'ils ont commencé et leur appartement n'est toujours pas terminé. C'est beaucoup abuser de la patience des gens et c'est interdit les travaux professionnels dans les cours d'immeubles si c'est tous les samedis. Je vais porter plainte, car si c'était moi, iI y a longtemps qu'ils l'auraient fait! 

Dimanche 7 Octobre 90

J'ai été surmenée aujourd'hui par la préparation du repas, puis par mon shampoing colorant qui est une vraie corvée. Environ 2 heures pour ne pas accepter ses cheveux blancs! Le coiffeur est très cher et il faut vraiment avoir un budget qui le perm-ette.  Je suis allée prendre l'air à 6 heures du soir et faire un tour à la vogue sur le boulevard. On est plus tout jeune pour s'éclater sur les manèges et mon cœur ne le supporterait pas. C'est un attrape nigauds toutes ces loteries où l'on ne gagne jamais! Toutes ces fêtes foraines me donnent vraiment le cafard!

Lundi 8 Octobre 90, temps beau, mais frais

Je suis allée voir au cinéma "plus que 58 heures pour vivre". Énorme succès d'après les journaux, mais qui n'a pas été très reposant pour moi où il n'y avait que de la violence : un inspecteur contre des pirates de l'air, un avion qui flambe, des cou-ps de feu sans arrêt entre les protagonistes où l'inspecteur risquait sa peau à chaque instant, coups de pétards, bruits d' en-fer, bref, ce qui n'était pas fait pour moi pour reposer mes nerfs! Quand je suis sortie, j'étais comme abrutie et je regrettais d'avoir fait ce mauvais choix.

Mercredi 9 Octobre 90, beau temps frais

J'ai fait le marché aux vêtements et aux légumes en marchant beaucoup, mais c'est quand même moins cher que partout ailleurs!

Mardi 10 Octobre 90, beau temps frais

Calme plat, la routine. tristounet l'environnement, pas d'échanges, c'est la vie moderne égoïste. Heureusement que j'ai mes deux fils adultes qui mangent avec moi. Patrick est très intéressant et hyperintelligent, car on deviendrait fou dans cet imm-euble d'imbéciles.

Jeudi 11Octobre 90

Je suis un peu surmenée en ce moment, car je dois partir voir ma fille et ma mère dans le Poitou. Et énervée aussi, car l'ar-gent ne déborde pas chez moi.

Vendredi 12 Octobre 90, temps beau

J'ai fait des provisions et je suis crevée. Mon dieu quelle bileuse que je suis!

Samedi 13 Octobre 90, temps beau et très chaud

Patrick m'a accompagné jusqu'au train, car mon sac était trop lourd. Et cela m'a bien soulagé, vu les 5 heures de train que je devais faire pour rejoindre ma fille en sachant que j'allais être balottée dans tous les sens pendant le voyage, ce qui n'allait pas être très reposant pour moi. Véronique est venue me chercher à 8 heures du soir à Saint-Pierre-des-Corps. Elle très gen-tille et accueillante. Au restaurant où nous avons mangé quelle abondance de plats: hors d'oeuvres, fromages, desserts, fruits! La salle était pleine et ils ont toujours du succès le samedi. Le dimanche, elle m'a emmenée voir des ballets Bulgares, très jol-is, belle musique, beaux costumes et tout ça pendant 2 heures et demie. J'ai vraiment apprécié, car je n'en avais jamais vu.

Lundi 15 Octobre 90, temps chaud

Le lendemain, nous sommes allés voir maman. Véronique la gâte vraiment, car elle lui apporte régulièrement des provisions pour 3 semaines. C'est maman qui l'a élevée et elle en est très reconnaissante, ce qui n'est pas très courant aujourd'hui, même chez les gens qui ont les moyens.

Mardi 16 Octobre 90

Je suis revenue à 5 heures du soir à Lyon par le train de Saint-Pierre-des-Corps-Pardieu. 5 heures de train, c'est trop long le parcourt où l'on sue à mourir d'ennui! Malheureusement, je n'avais pu acheter un joli roman ou un journal à la gare de St- Pierre-de Corps à cause du kiosque qui était fermé à midi. Sincèrement, je pense que cela ne devrait pas, car il  y a toujours des gens qui voyagent, non? Je pense que c'était dû, une fois de plus, à une économie du personnel, pauvre France! 

Mercredi 17 Octobre 90

J'ai été très fatiguée durant ces 4 derniers jours, car en arrivant il y avait une montagne de linge à laver. Pourtant, je me suis bien reposée chez Véronique et son mari Serge( des gens très simples et pas fiers). Mais quand je ne suis pas chez moi, je me sens gênée, car je n'ai pas mes habitudes et ça me porte péjudice.

Jeudi 18 Octobre 90

Patrick à reçu une mauvaise nouvelle de la banque : le percepteur des impôts à bloqué son compte. Quelle galère pour lui en ce moment!

Samedi 20 Octobre 90

Toujours les courses à faire pour deux jours, bref, la routine et la dépense pour la bouffe, c'est écoeurant. Cela revient dure de se nourrir, mais obligée, car marche ou crève!

Dimanche 21 Octobre 90

Je suis allée prendre un peu l'air en faisant un tour à la vogue en fin de soirée. C'est joli le soir illuminé! C'est naïf et enfantin tous ces jeux et manèges attrape-nigauds. Mais j'aurais mieux préféré allez voir un beau film au cinema, c'est plus intéressant et cela change les idées.

Lundi 22 Octobre 90

Rien de spécial.

Mardi 23 Octobre 90

Je suis allée au marché et, comme d'habitude, il y toujours beaucoup de monde à cause des prix qui sont très intéressants, mais aussi parce que cela nous fait marcher et la marche, c'est bon pour la santé! 

Jeudi 25 Octobre

J'ai rencontré une amie; mais bien triste rencontre, car elle venait de perdre son ami qu'elle connaissait depuis 3 mois. Elle d'habitude si gaie et si enjouée, je la sentais très affectée par cette perte. J'ai été attristée pour elle dans cette affaire où elle avait, semble-t-il, des intérêts!

Nous sommes allées au restaurant Vietnamien, moi et Patrick, et cela m'a changé les idées. C'était un diner de luxe sortant de l'ordinaire : salade aux crabes et crevettes, germes de soja en entrée, puis crabe farci, canard à l'oignon avec riz cantonnais délicieux, puis coupe de fruits ananas à la chantilly, un délice aussi. J'étais contente de ma soirée, mais cela m'arrive si peu souvent.

Dimanche 28 Octobre 90

J'ai fait mon repas du dimanche et c'est beaucoup de travail. Et comme d'habitude, j'en ai fait pour 6 alors qu'on était que 3 à table!  Mais à l'époque où nous étions 6,  j'étais plus jeune et j'avais la pèche. Après le repas, je ne suis pas sortie, je me suis lavée la tête, puis reposée un peu à la maison. La pluie a commencé a tomber dans la soirée, bref, guère encourageant pour aller dehors, n'est-ce pas?

Lundi 29 Octobre 90, pluie sans interruption

Tout ça n'est pas bien gai, car je devais aller au cinéma aujourd'hui; mais comme j'avais beaucoup de travail et de courses à faire, j'ai dû renoncer. Sans oublier de prendre son parapluie sous ce temps exécrable, j'ai préféré rester à la maison, car cela n'en valait pas la peine!

Mardi 30 Octobre 90

Je sus allée faire le marché sur le boulevard pour acheter mes légumes. Il faisait beau, pas très froid, mais les gens sont pas sympas, très indifférents. Quel égoïsme monstrueux! Caroline et Florence me téléphonent pas souvent. C'est vrai qu' elles ont aussi leur vie et savent bien que je ne suis pas seule avec Patrick et Thierry. Heureusement qu'ils mangent avec moi, sinon je deviendrais folle avec ma voisine qui me mine le moral. Elle me stresse tellement qu'à l'entendre parler, on la croirait au bord de l'agonie! Mais je crois que c'est de la comédie. Elle fait vraiment pitié physiquement et malgré ses 82 ans elle tient encore le coup. Tout ça n'est pas bien gai et sur les 24 locataires de l'immeuble, on en voit jamais aucun, bref, de vrais fauchetons. En tout, je connais seulement 2 personnes dans l'immeuble qui sont sympathiques et sincères. Mais bon, il faut de tout pour faire un monde!

Mercredi 31 Octobre 90, pas froid pour la saison

Fait les courses pour 2 jours au Monoprix. Souci majeur : la subsistance.

Jeudi 1 er Mars 90, temps doux, mais pas froid pour la Toussaint

J'ai fait le  couscous et c'est fastidieux avec tous ces légumes à éplucher. Enfin, ça m'occupe. Et tant que l'on peut travailler, on ne connaît pas son bonheur!

Vendredi 2 Novembre 90, temps beau et doux

J'avais donné rendez-vous aux témoins de Jéhova à 5 heures et demie du soir et cela m'a énervé toute la journée. En fait, je voulais leur dire que ça ne m'intéressait plus d'entrer dans leur religion et bien que je leur avais fait croire le contraire dans notre dernière discution. Mais quand ils sont venus, je me suis excusée de les avoir dérangé pour rien. Mais c'est de ma faute, car j'aurais dû leur dire non. Et puis je ne pense pas savoir la vérité si Dieu existe ou pas. Mais le bon Dieu, c'est quand on ne souffre pas physiquement et moralement et qu'on ne fait pas souffrir les autres autour de soi. Ca, c'est le bon Dieu et il est à l'intérieur de chacun de nous! A 9 heures du matin, le bricoleur a scié des planches dans la cour. Quelle hor-reur! cela vous perce les oreilles, ça résonne dans toute la maison, on s'entend plus parler et on stresse comme un diable. Et quand je pense qu'il n'a pas fini! Bref, cela me donne l'impression qu'il veut faire un petit Versailles dans cet immeuble pou-rri, comme ceux du dessus.  

Samedi 3 Novembre 90, temps froid

L'hiver va commencer et je dois faire les commissions comme d'habitude pour 2 jours. Quel souci, cette bouffe qui n'est pas donnée! Je suis dépassée avec mon pauvre argent, une situation qui n'a jamais véritablement changée pour moi. Car depuis que je suis à Lyon( depuis1960), j'ai toujours eu des problèmes de fric, bref, mon souci majeur.

Dimanche 4 Novembre, temps assez frais

On prend le manteau de laine pour ne pas avoir froid. Toujours la routine : la bouffe avec mes deux fils. Heureusement  que je les ai, sinon ce serait tristounet dans cet immeuble macabre. A 6 heures du soir, je suis sortie prendre l'air, faire un tour à la vogue qui me donne toujours le cafard, parce que je n'ai pas d'argent à mettre dans ces loteries, pièges à nigauds et man-èges. Tout ça,  c'est pour les jeunes, bref, c'est débile et innocent comme l'enfance! On ne reconnaît personne dans la foule, bref, c'est la ville! Je regarde alors le monde et je le trouve divertissant. Je vois qu'il y en a de toutes sortes, de toutes les races, de tous les âges. A la campagne, on voit toujours les mêmes têtes, mais c'est plus familiale, réconfortant quand les ge-ns vous parlent. Alors qu'en ville, on dirait qu'on a la gâle où les gens ne veulent pas vous parler, car ils n'ont aucun intérêt à gagner avec vous et c'est bien moche tout ça!

Lundi 5 Novembre 90, très froid -7°

Je suis allée aux Cordeliers et cela m'a fait une sortie. C'était impératif, car je devais chercher de l'argent pour Patrick à la banque Sao-Paulo. D'habitude, je traîne au Grand Bazar qui est très bien achalandé et qui récemment a été rénové en le trou-vant encore plus beau qu'auparavant. Mais comme je n'avais pas d'argent à dépenser et qu'il y avait trop de tentations à 4 heures de l'après-midi je suis rentrée à la maison. Toute la nuit, la cour est restée allumée. Quelle réverbération sur le ciment blanc de la cour! Heureusement que j'avais mis des rideaux en cretonne qui tamisent mieux la lumière que les rideaux blancs. L'année prochaine, je compte mettre des rideaux plus épais en les faisant moi même.

Mardi 6 Novembre 90, très froid -7°

Ce matin, j'ai fait le marché avec mon manteau et mon bonnet fourré que j'ai très bien supporté. Je crains les refroidissemen-ts de tête. J'ai bien marché et cela m'a fait du bien et ça me motive. La voisine m'a demandé d'allez chez elle, car elle a une bronchite carabinée et moi ma vaisselle à faire, mon linge ainsi que ma popote. Je lui ai dit que je le regrettais, parce que je n' avais pas le temps. Et puis je crains les gens qui toussent, car j'ai l'impression d'attraper leur maladie et je tousse aussi com-me eux à m'en rendre malade. Et puis c'est la pagaille à la maison quand on va chez les autres en laissant ses affaires en plan et c'est le merdier. Durant ma visite plus tard, chez Madame Prety, j'ai vu chez elle un semi-clochard qui se tartinait un bon morceau de camembert sur une tartine de pain. Il m'a dit qu'il faisait froid dehors. La misère en public, il avait l'air de s'en foutre complètement, semble-t-il, car il était souriant et avait le moral. Il était jeune et était dans l'impasse. En été, ils vivent heureux au soleil sur les bancs de la place de la Croix-Rousse, puis dorment quand ils ont trop bu où parfois ils se battent entre eux pour des broutilles, l'alcool n'arrangeant pas les choses. C'est triste cette jeunesse sans avenir. En cette année 1990, où il y a tant de SDF jetés à la rue, je pense que seuls les personnes qui ne boivent pas pourront s'en sortir, alors que les autres alcoolos à 40 ans ils seront foutus!

Mercredi 7 Novembre 90, froid

Je suis allée faire des courses au Monoprix et c'était l'enfer. C'était les 4 jours et on croirait, à voir les gens se jeter sur la marchandise, que tout était gratuit! C'est vrai qu'il y avait beaucoup de tentations : légumes, fruits, charcuterie, poissons, vêt-ements. Mais les gens dépensaient plus que d'ordinaire et c'était le piège, il faut le dire. Aujourd'hui, j'étais fatiguée en étant chargée comme une bête, vous dire d'une belle vie! Bref, ce n'était pas la détente et j'étais plutôt crèvée. Mon dieu quel calv-aire ces commissions! De plus ma voisine, qui avait une bronchite carabinée, m'a demandé de rentrer chez elle. Quand même elle était culottée de me tousser sur la figure! Elle voulait 2 oeufs que je lui ai passé de bon coeur. Quand même, ne pas avoir des oeufs dans son frigo, ça me dépassait! Pourtant elle avait 2 filles qui étaient assez riches d'après elle et qui vivaient à Lyon. C'était écoeurant de voir ça!

Jeudi 8 Novembre 90, froid 8°

Corvée de charbon ce matin; je suis allée chercher quelques paquets, car je ne serai livrée que mardi prochain. Un vrai souci ce chauffage. J'en creverais si ce n'était pas à côté de chez moi.

Vendredi 9 Novembre 90,  temps nuageux et froid

Mauvaise journée. A 11 heures du soir, l'évier s'est bouché et je me suis éreinté à le vider avec des bassines, puis j'ai tout désinfecté avec de l'eau de javel. Bref, une  journée à emmerdes!

Samedi 10 Novembre 90, brumeux, grisaille

Commissions au Monoprix : un monde fou! Pendant 1 heure et demie, je suis restée coincée dedans avec mes cabas. A 13 heures trente, j'ai pu enfin rentrer, mais très énervée et tout en sueur, bref, très malsain pour moi. En rentrant, j'ai trouvé mon lavabo bouché, bref, cétait la série noire! Et malgré toute la soude caustique que j'avais envoyée dans les canalisations il était impossible à déboucher; j' ai alors attendu jusqu'à 4 h de l'après midi où il s'est enfin débouché! J'étais vraiment énervée, car il fallait tout nettoyer à cause de la soude caustique qui n'était pas sans danger, ce qui compliquait vraiment la vie pour un simple lavabo, n'est-ce pas? A 4 heures et demie, le bricoleur a fait des décibels dans la cour, pas longtemps, heureusement.

Dimanche 11 Novembre 90, grisaille

Calme plat dans l'immeuble et cela repose les nerfs, on en a vraiment besoin. Je suis retournée chercher du charbon à 6 heu-res du soir, quel souci! C'est ruineux ces paquets de charbon au détail. A l'avenir, je prendrai mes précautions d'en comman-der un peu plus pour faire baisser le prix. En France, cela va de plus en plus mal où l'on restreint le personnel dans les ent- reprises, bref, l'économie n'est pas brillante pour nous. J'ai téléphoné à Caroline pour avoir de ses nouvelles. C'est malheure- ux, mais elle n'y pense jamais. C'est vrai qu'elle a des soucis avec ses examens énycologiques et cela m'a l'air bien compliq-ué en tant que mère. Je m'inquiète vraiment pour elle vu qu'a son âge tout ceci n'est pas bien naturel. Enfin, j'espère que ce n'est pas bien grave et qu'elle tombera sur quelqu'un de sérieux pour lui faire cette radiographie sous légère anesthésie. Mais c'est quant même bizarre cette radiographie sous anesthésie! Enfin les jours passent toujours aussi monotones à Lyon. Et puis, il faut tellement d'argent pour aller au spectacle qu'on ne peut plus se le payer. Bref, ce n'est pas bien gai pour les malh-eureux dont la vie passe vite où ils n'auront profité de rien et c'est injuste. Mais tant qu'on ne souffre pas physiquement, il faut s'estimer heureux, bref, soyons philosophe. 

Lundi 12 Novembre 90

J'ai écrit à Madame Cagigos et je ne fais que répondre à la politesse de ses lettres. Et puis, il y a si peu de gens qui pensent à vous. L'égoïsme rumine dans sa propre famille et c'est monstrueux!

Mardi 13 Novembre 90, beau temps

J'ai couru en ville aux cordeliers pour Patrick, car la société intérim, où il avait travaillé avait oublié de signer un document qui lui permettait de toucher ses droits assédics. Pourtant, il leur avait bien signalé au téléphone que c'était très important pour lui, mais ils ne l'ont pas écouté. Les gens vous prennent vraiment pour des imbéciles! Je suis revenue en vitesse à la maison pour préparer mon diner et faire quelques courses, j'étais crevée. Mais j'aime mieux être occupée de cette façon, car je n' ai pas de sous pour me payer des distractions!

Mercredi 14 Novembre, 13°

J'ai couru à 11 heures à la banque de Patrick pour clôturer son compte, car il travaillait. La banque et le percepteur se sont tellement goinfrés sur son dos qu'il ne lui restait plus grand chose. De vrais salopards, ces deux là! Il y a deux grands types bruns qui sont venus frapper à la porte de Madame Perret. Mais comme personne ne voulait, semble-t-il,  leur répondre, je leur ai ouvert ma porte pour leur demander ce qu'ls voulaient. Aussitôt, ils m'ont dit que c'était pour une enquête sur des agressi- ons qu'ils y avaient eu sur la place Bertone ainsi que pour des cambriolages. D'après eux, 18 agressions. Mon dieu, pire qu'à Chicago! Ils voulaient  entrer chez moi pour me faire remplir un papier ou un prospectus. Mais je leur ai dit que je ne voulais pas qu'ils entrent chez moi, car cela ne me concernait pas et j'ai fermé aussitôt ma porte. Ce sont peut-être eux mêmes les agresseurs, sait-on jamais? Après je me suis fait disputer par Patrick pour leur avoir ouvert, car ils avaient taper à la porte de Madame Perret et non à la mienne. J'ai été trop curieuse, me semble-t-il, c'est vrai. Le lendemain, j'en ai parlé à Madame Per-ret et elle m'a envoyé dans les roses, cette vieille chouette! Vraiment pas sympathique l'ambiance dans cet immeuble. Elle me stresse vraiment cette personne âgée qui me rend malade.

Vendredi 16 Novembre 90, 13 ° soleil

Rien de spécial.

Samedi 17 Novembre 90

Toujours la routine : les commissions et l'argent qui s'en va, double souci, c'est le stress. Le soir, je suis allée au Monoprix où il y avait encore foule. Je me suis énervée à la caisse, car il y avait trop de monde devant moi. J'ai commencé à transpirer à cause du chauffage au plafond qui me brûlait le crâne. Je crois que c'est très malsain ce mode de chauffage qui vous échauffe la cervelle, très justement!  

Dimanche 18 Novembre 90

La bouffe, c'est beaucoup de travail ainsi que la vaisselle à faire. Aujourd'hui, je ne suis pas sortie pour tout simplement me reposer un peu. Car de temps en temps, il faut recharger les accus et je n'ai plus 20 ans. A la longue, l'énergie s'en va, alors que j'en avais à revendre quand j'étais plus jeune ainsi que du courage. Mais aujourd'hui je n'ai plus la pèche.  Et puis il y a eu cet accident en 1987 devant le CNED( centre national de l'enseignement à distance) où je travaillais qui m'a traumatisé sans oublier tous ces problèmes d'argent qui n'arrangent pas les nerfs, il faut bien le dire. Comment être bien dans sa peau quand il faut compter tout les jours dans son porte-monnaie et dépasser ses problèmes pour survivre? Toute ma vie a été ainsi et je m'y suis habituée. C'est apparemment mon destin d'être défavorisée.

Lundi 19 Novembre 90, temps brumeux

Je me fais du mauvais sang pour Caroline et j'espère que cela s'est bien passé pour elle. Je téléphonerai ce soir à 8 heures à Chambery à son mari Jean-Michel. J'ai rencontré deux dames en desendant les escaliers de l'immeuble et je leur ai dit bonjour amicalement, mais elles m'ont répondu que j'avais l'air déprimée. Quelles malpolies, ces deux là! Jamais, je me serai permis de leur dire ce genre de chose qui n'est pas très gentil de leur part surtout que je ne pensais pas avoir plus mauvaise mine que d'habitude. Quel toupet, ces deux là! Dans ce quartier, les gens ne sont pas très sympathiques, ce qui n'est pas très rass-urant ni gai pour tout le monde. J'ai téléphoné à Jean-Michel. En effet, Caroline a été opérée, mais à mal supportée l'anesthé-sie où elle a vomi et parvient à peine à parler. C'est vrai qu'il faut être costaud pour supporter tout cela et moi même j'y su-is déjà passée. C'est le premier jour qui est pénible, car il faut rester allonger avec cette envie constante d'uriner sans pou-voir le faire. Mais le lendemain ça va mieux, on peut manger, la circulation se faisant mieux, on est plus à son aise.

Mardi 20 Novembre 90, temps pluvieux

Je suis allée au marché et j'ai couru comme d'habitude, car j'étais en retard, mais j'ai pu acheter mes légumes et ma viande où là bas, c'est bien plus frais qu'au magasin. Retour à midi à la maison, puis je suis repartie à 11 heures et demie. C'est un vrai marathon cette vie là pour moi qui a 63 ans, mais il faut le faire quand même. Caroline m'a téléphoné de chez elle, ils l'ont dé-jà renvoyé de l'hôpital, ce que je trouve très imprudent de leur part s'il lui arrivait quelque chose, car ils seraient dans leur tort. Ils l'ont opéré d'une trompe et elle a mal à cause des agrafes. Sincèrement, je ne comprends pas qu'on puisse laisser sortir quelqu'un de l'hôpital avec des agrafes dans le corps! Je vais lui téléphoner à ce propos. Elle m'a dit qu'elle était très fatiguée et souffrait beaucoup même allongée, au point qu'elle a dû appeler un docteur pour atténuer la douleur. L'hôpital est vraiment incompétent et je pense qu'ils auraient dû la garder encore quelques jours.

Jeudi 22 Novembre 90, pluie

La journée a mal commencé avec les ramoneurs qui m'ont réveillé à 7 heures et demie du matin. Hier, je n'avais pas vu leur affiche en bas de l'allée. D'habitude, je regarde le panneau sur le côté du porche. Mais ce jour là, j'étais énervée, stressée en me faisant du mauvais sang pour Caroline. Et le temps que je me lève et que j'arrive à la porte, les ramoneurs étaient déjà par-tis! Bon tanpis, ce sera pour l'année prochaine! Aujourd'hui, je me suis crevée à faire la cuisine avec le four, ce qui n'est pas une mince affaire, vu qu'il faut se baisser tout le temps, mais je ne recommencerais plus. Ce soir à 6 heures et demie, je me suis coupée le pouce avec mon parapluie et ça saignait fort. J'ai dû revenir à la maison pour me soigner et mettre un pansem-ent. En revenant, une voiture m'a éclaboussée en passant dans une flaque d'eau où j'en ai reçu plein la tête! Heu-reusement que j'avais mon beret qui m'a bien protégé. Bon, bref, mauvaise journée pour moi!

Samedi 24 Novembre 90, temps frais, mais beau, 10°

Patrick a été mangé au restaurant avec un petit algérien( Lélé Hedna) que j'avais connu à la rue d'Ypres. Ii est très gentil ce garçon, qui est handicapé des jambes suite à une maladie de naissance. Orphelin de père et de mère assez jeune, bref, une famille de 6 enfants très éprouvée par la perte de leurs parents. Je me rappelle bien de lui, car il me disait toujours bonjour quand je passais devant chez lui sur son palier. Il était très sympathique et m'appelait Madame Patou sachant que Patrick et lui discutaient souvent ensemble assis dans les escaliers. Vraiment mignon, ce garçon. Enfin, il parait qu'il est casse-pieds à fréquenter d'après Patrick, car il ne fait que parler de lui!

Dimanche 25 Novembre, 90, temps humide et froid, neige fondue

Toujours le même train-train quotidien : bouffe, vaisselle, lessive, enfin comme toute les mères de famille, sauf pour les million-naires qui ont la vie dorée. Mais tant qu'on a mal nulle part, il faut s'estimer heureux. En fin de compte, la plus grande richesse sur terre.

Lundi 26 Novembre 90, temps ensoleillé, très frais pour la saison

Rien de spécial.

Mardi 27 Novembre 90, temps assez frais, pas très froid

Aujourd'hui, je suis allée au marché et c'est toujours très intéressant, car il y a des affaires à faire où c'est pratiquement 2 fois moins cher qu'au magasin! J'ai bien marché et cela m'a fait du bien de prendre l'air. J'avais faim à 1 heure de l'après-midi et l'immeuble était calme. Heureusement que les gens travaillent et rentrent chez eux le soir fatigués! Cet après-midi, il n'y avait pas un bruit dans l'immeuble et ça changeait vraiment. Car Juin, Juillet, Août et septembre, c'était les 140 décibels journaliers dans la cour de quoi avoir une crise cardiaque à l'heure des repas! Mais Ils avaient l'air de s'en foutre complètement ces imb-éciles et  même pas d'excuses quand je leur disais, bref, aucun respect pour les autres en me prenant pour du pipi de chat. Quel environnement nefaste! Je suis encore traumatisée d'en parler et, au moindre bruit dans la cour, je sursaute comme un petit animal. Mon dieu, qu'est ce que je m'en vois avec ce chauffage au charbon! Tous les 2 jours, on en brûle100 kg et ce sont des frais supplémentaires ainsi que beaucoup de manipulations. Il faut s'en occuper 3 fois par jour. Vivement le printemps et sur tous les plans! C'est vrai que le charbon, c'est moins ruineux que le gaz et l'électricité qui coûtent, parait-il, le double. Et à ce rythme là, je serai complètement ruinée par la TVA et par cet Etat voleur. A les voir ainsi agir, on devrait manger des clo-pinettes tellement ils n'aiment pas les pauvres!

Mercredi 28 Novembre 90, très froid, 3°

J'ai couru à Vaise parce que j'étais à laboure er qu'aujourd'hui un rien me dépasse, bref, je cherchais "midi à 14 heures". En fait, quand on est à la retraite tout devient pénible à faire, alors qu'au boulot le fait de voir les collègues partir au "charbon" comme vous, cela vous donne du courage et puis on trouve des gens avec qui parler.

Mercredi 29 Novembre 90, temps froid, 4°

Jean-Luc a téléphoné de Montreal et m'a dit qu'il arriverait Samedi 1 er Décembre à Paris-Orly, puis prendrait le TGV pour Lyon. Aujourd'hui, j'ai rencontré Madame Jacquemond que j'avais connue il y a 11 ans. Et quand je lui ai demandé son âge, elle m'a répondu qu'elle en avait 91! Mon dieu, je trouve que c'est beau d'arriver à cet âge là, presque un siècle! Quelle résistance physique et morale! Elle a toujours gardé son sens de l'humour. Et quand j'étais aide ménagère chez elle, ce n' était pas jamais triste, elle était plutôt rigolote et j'en sortais souvent enjouée et gaie.

Vendredi 30 Novembre 90, très froid dehors, ça caille le sang!

Florence devait venir à 10 heures et demie et je l'ai attendue pour rien! Elle n'a même pas eu le soucis de me téléphoner, pas bileuse celle-là et j'ai fait le pied de grue en attendant. C'est vrai qu'en ce moment, elle est très prise par ses 4 enfants, son Islam avec ses 5 prières par jour et je pense qu'elle doit être dépassée par tout ça. Et puis avec tous ses amis islami-ques qui se réunissent souvent ensemble, ça doit forcément lui prendre du temps. Nous, on vit très indépendemment où c'est chacun pour soi et Dieu pour tous! C'est ce que je vois dans mon immeuble pourri où ils ont l'air plutôt fiers, alors qu'il n'y a pas de quoi où tout tombe en décrépitude et les appartements ne valent rien, bref, pas de vue, pas beaucoup d'air et de plus, ces murs gris plein de poussière du temps. Si j'étais riche, je m'enfuirais au plus vite d'ici pour voir le ciel et les arbres! Ici, il y a une petite cour qui ressemble à un blockhaus, pas bien gai l'endroit! Encore à court de charbon. Quelle galère ce chauffage! Et je dois encore courir à l'épicerie, puis à la banque où j'ai un découvert!

Ce soir à 5 heures, Florence est venue avec ses 3 enfants : Ossama, Omar et Zineb et Fatima étant restée à la maison avec une amie qui la gardait. Très bon coeur, elle m'a apporté des provisions, les enfants son beaux et je leur ai donné un goûter et ensuite ils voulaient tous regarder un dessin animé à la télé. Car ils n'en ont pas chez eux à cause de leur père qui n'en veut pas. Bref, c'est l'Islam avec laquelle on ne rigole pas et où il faut marcher droit. C'est vrai qu'à la télé, la violence influence les jeunes où il n'y a plus de films innocents et drôles qui deviennent rares. On devrait censurer les films pornographiques, car ce n'est pas beau. Après tout, on sait bien que c'est sale de passer ce genre de film à la télé. Moi, j'aime bien les beaux repor-tages du monde entier. 

Samedi 1er Décembre 90, temps froid, 4°

A Lyon, c'est la grisaille et on est pas dans le midi, bref, un sale climat humide. J'aimerais tant retourner dans mon Poitou natal où l'air est sain et vivifiant avec ses champs de blé et ses arbres. Quel oxygène pour l'organisme à côté de Lyon! Ici on étouffe, encastrée au milieu des bâtiments, mais il est vrai avec l'avantage d'avoir à côté tous les magasins et c'est pratique. On voit du monde aussi et ça divertit. J'ai fait mes commissions comme d'habitude pour 2 jours et c'est toujours la même corvée. Jean-Luc est arrivé à 10 heures du soir et revenait de Montreal. Il a fait escale à Paris dans la journée où il a rendu visite à un copain. Patrick est allé "en boite" avec un copain à 40 kms de Lyon et il est revenu à 6 heures du matin! A cause de lui, je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit. Je sais bien que c'est de son âge de sortir. Mais il aurait pu quant même me télé-phoner et me rassurer, car je pense qu'il devait y avoir un téléphone dans cette boite de nuit, non? Je me suis imaginée le pi-re. Quelle angoissée que je suis! Les jeunes d'aujourd'hui non pas de cervelle, car ils ne connaissent pas la vie. A 6 heures du matin, j'ai pu m'endormir, mais je me suis levée à 9 heures plutôt vaseuse et très fatiguée d'avoir pu imaginer le pire. A midi, j'ai fait mon repas, mais c'est fastidieux d'éplucher tous ces légumes, puis j'ai fait rôtir 2 poulets comme plat de résistance et ensuite, comme punition, la vaisselle à faire! Au bout du compte, on est crevée. A 63 ans, on a plus 20 ans. Après, je me suis détendue une demie-heure pour recharger les "accus". Aussi, je me suis fait mal aux gencives avec une tartelette aux myrtilles qui était dure comme du bois. Si j'avais su, je ne l'aurais pas mangé et j'y aurais gagné, car maintenant mon dentier me fait mal.

Lundi 3 Décembre 90, très froid, 4°

J'ai attendu le livreur de charbon jusqu'à 11 heures du matin et je n'ai rien pu faire entre temps. Après, j'ai pu faire mes cou-rses pour midi et c'est bien pratique quand on a tous les commerces en bas de chez soi. J'ai fait un bon pot au feu pour le soir et c'est bon quand il fait froid et bien meilleur que ce qu'on peut achèter chez le traiteur où c'est rarement fait du jour. Et puis je trouve que les plats réchauffés, c'est rarement bons!

Mardi 4 Décembre 90, froid, 5°

Je suis allée faire mon marché où c'est plus frais et moins cher. Le soir, j'ai téléphoné à mon frère Jean pour avoir des nou-velles de maman, qui y voit de moins en moins, à cause de sa cataracte. Il m'a répondu  que le 17 prochain, il l'emmenerait à Poitiers se faire opérer au lazer : elle a 90 ans. Mais que voulez-vous tout s'use avec le temps et les yeux sont des choses précieuses. Et le progrès, c'est qu'elle va retrouver la vue! Mon frère est à la retraite et à l'entendre on dirait qu'il n'est pas pressé de l'emmener à l'hôpital. Pourtant elle lui a tout donné. Mais la dureté de son âme ainsi que celle de sa femme Edith n' arrange pas vraiment les choses et le temps en tout cas fait ses comptes. Je pense qu'en ce moment, maman ne doit pas avoir trop le moral avec sa vue qui diminue de jour en jour. Enfin, je serais heureuse quand tout sera fini et qu'elle aura retrouvé la vue.

Mercredi 5 Décembre 90, froid, grisaille

Jamais d'argent dans le porte-monnaie, comme s'il était éternellement percé! Pourtant, on ne fait pas la noce tous les jours. Mais tout est tellement cher qu'on a pas assez d'argent pour pouvoir assurer ses besoins réels. Tout le monde vous vole : les commerçants comme les propriètaires. Il n'y a que Patrick qui m'aide, alors Jean-Luc profite de moi et c'est épouvantable! Ma retraite est pourtant modeste et je me l'a fait bouffer par les autres, mais par ses enfants c'est encore de bon coeur. Le probl-ème, c'est que je n'ai plus les moyens d'avoir bon coeur et aujourd'hui je suis fatiguée par ma bonté. Mais je n'ai pas véritable-ment le choix, car je ne voudrais en aucune façon que mes enfants finissent à la rue comme ces enfants qui sont rejetés par leurs parents à cause de l'argent. Je pense que Dieu voit tout!  

Jeudi 6 Décembre 90, temps froid et beau

Rien de spécial.

Samedi 8 Décembre 90, temps gris et pluvieux 

La pluie a malheureusement gâché les illuminations de Lyon. Il a commencé à pleuvoir vers les 6 heures du soir où à 1 heure du matin il est tombé de la neige à gros flocons et ceci pendant toute la journée de dimanche. Jamais, je ne suis allée toute seule aux illuminations, car c'est trop dangereux le soir où l'on peut se faire agresser par des fous et de plus il faut gaspiller de l'argent! J'aime mieux allez au cinéma que de trotter dans les rues illuminées d'ampoules de toutes les couleurs. Je sais aussi que c'est beau une ville la nuit où l'on est transporté sur une autre planète féerique et irréelle!

Dimanche 9 Décembre 90, neige et grand froid

Je suis restée à la maison pour éviter de glisser sur les trottoirs.

Lundi 10 Décembre 90

Neige

Mardi 11 Décembre 90, neige sur les trottoirs et très froid

Je suis allée quand même au marché et ça été une vraie corvée où j'ai pataugé dans la neige et dans la flotte. Et heur-eusement que c'est pas loin, sinon je n'y serais jamais allée. Mais bon, il faut tout de même manger! C'est vrai que ce matin, je n'étais pas bien dans mes petits souliers.

Mercredi 12 Décembre 90, très froid

A 7 heures du soir, je me suis disputée avec une jeune femme à la charcuterie du Monoprix qui était passée devant moi com-me si je ne l'avais pas vue, la maligne! Sans hésiter, je lui ai dit que j'étais avant elle, mais elle m'a traite de malpolie, alors que c'est elle la malpolie! Quelle menteuse, celle-là! Enfin, il est inutile de discuter avec ce genre d'imbécile. En sortant du Mo-noprix, j'ai butté sur le trottoir et j'ai failli tomber par terre. J'ai eu vraiment peur et tout ça à cause du Monoprix qui n'avait pas déblayé la neige devant l'entrée. Et s'il y avait eu un accident grave, il serait automatiquement responsable. Pourtant ils ont du personnel pour le faire. A ce propos, quand je travaillais au CNED, je déblayais bien la neige devant les portes de l'établisse-ment. J'ai vu aussi un jeune couple qui se bagarrait devant leurs enfants. Les gens deviennent complètement fous avant les fêtes de fin d'année! C'est vrai aussi qu'il faut avoir tellement d'argent aujourd'hui que tout le monde est stressé. Puis il s'est mis à tomber de la neige fondue et je suis rentrée, mon beret fourré sur la tête et mon manteau bien chaud sur le dos. Bref, une vilaine soirée pour moi à propos des gens et du temps.

Jeudi 13 Décembre 90, très froid

La neige tombe des toits car elle commence à fondre et on est obligé d'avoir le parapluie au dessus de la tête. Quelle gadoue dans ces rues et ces congères qui peuvent vous tomber sur la tête à tout instant! C'est me, semble-t-il, assez dangereux pour les passants.  

Samedi 15 Décembre 90, très froid

Grosse peur aujourd'hui où le feu a pris dans la gaine de la cheminée! Avant d'aller faire mes courses au Monoprix, j'avais laissé tomber le poêle par prudence; mais Jean-Luc en arrivant a remis du charbon et il a dû mettre le tirage trop fort et c'est cela qui avait enflammé la gaine et la suie qui était dans la trappe de la cheminée. La maison était remplie de fumée et ça commençait même à envahir les couloirs de l'immeuble! J'ai aussitôt appelé les pompiers qui ont mis un certains temps à étei-ndre le feu en dégageant le reste du charbon dans le poêle et en arrosant l'intérieur de la gaine qui crachait des flammes. Ils auraient voulu éteindre le feu par le haut de la cheminée, mais la neige sur les toits les en avait empêché, trop glissant d'après eux. Et c'est une chance pour nous que ces vieux immeubles soient tout en pierre, sinon tout aurait flambé, je pense. J'ai eu vraiment peur et mes nerfs en ont pris un bon coup. Mon dieu, ce chauffage quel calvaire! et de plus ruineux. Quelle misère, le froid!

Dimanche 16 Décembre 90, très froid

Après l'intervention des pompiers, on a pas osé remettre le poêle en route et on grelottait dans l'appartement. Patrick a ramo-né les tuyaux et la gaine de la cheminée et on a pu rallumer doucement, car on avait la frousse. Ces boulets de charbon sont dangereux car ils encrassent les tuyaux. Je pense qu'à l'avenir, il faudra pendre de l'anthracite.

Samedi 23 Décembre 90

Quel stress pour ces fêtes de fin d'année, la bouffe et les cadeaux! Cela coûte tellement cher que je suis abattue moralement. Pourtant, j'adore noel, car je suis catholique et croyante. Mais j'ai fait avec ce que j'avais, c'est à dire de petits cadeaux et un petit festin pour le soir du réveillon : huîtres, canapés au saumon fumé, pâté de foie de canard, canapés de tomates avec oeufs dures à la mayonnaise, pot au feu, clairette de die et bûche glacée achetée au monoprix!

ANNEE 1991

Janvier, février, mars, avril, mai, temps beau. Fin avril et début mai, temps plus frais jusqu'au 15 juin. Fin juin et début juillet, temps très beau à Lyon. Patrick m'a payé un voyage à Paris dont je rêvais depuis longtemps du 1 er Juillet au 4 Juillet. Et ma-lgré un temps gris en arrivant, on a fait un séjour plutôt agréable à l'Hotel Palace. Mardi on a eu de la pluie toute la journée et on s'est promené dans Paris avec nos parapluies : Panthéon, Louvre, Beaubourg, Notre Dame de Paris( beaucoup de touris-tes), L'ile Saint-Louis( moyen-âgeuse), Saint-Germain, le sacré coeur de Montmartre. J'ai marché 4 kilomètres et monter d'in- terminables escaliers pour atteindre le parvis, très beau, de l'église de Montmartre dominant toute la capitale. Vue grandiose de la ville  à cet endroit. Puis on est allé sur la Place du Tertre où il y a beaucoup de commerces : cafés, restaurants, marcha-nds de souvenirs où la rue principale est piétonne et pavée à l'ancienne rappelant la belle époque où les dessinateurs font toujours les portraits des touristes qui le veulent bien et ils ont toujours du succès. Ensuite, on a déjeuner à midi pour reprend-re des forces avec une salade tomate-mozzarella, un steak-frires et une pèche melba au dessert, c'était bon et frais. Le soir, on a mangé un couscous chez Bebert, un grand restaurant parisien installé sur les boulevards et c'était très bon et copieux avec ses brochettes de merguez, boulettes de viande, légumes, sauce et semoule à volonté, poix chiches. Ici, on ne se moq-ue pas de la tête du client et on le traite comme un roi! Et puis ce service tout en cuivre qui gardait au chaud le couscous et tous ses ingrédients, c'était classe. On a terminé le repas par une patisserie orientale avec un thé à la menthe. Au Champs Elysées, nous sommes allés manger chez Leon de Bruxelles( un restaurant belge) des moules marinières au vin blanc, céleri, oignons, crème fraîche, délicieusement préparées accompagnées de frites. En dessert, un fondant au chocolat avec de la crème à la vanille. Je n'ai vraiment pas été déçue par les restaurants à Paris, très bons et meilleurs qu'à Lyon. Pourtant à Lyon, ils sont réputés comme gastronomiques, mais le problème c'est qu'ils sont pingres et qu'il n'y a rien dans les assiettes. Mais le plus grave, c'est qu'ils jugent à la tête du client, comme au restaurant au Bistrot Lyonnais( dans la rue Mercière) où moi et Patrick avions été mal servi!

 

Juillet et Août très calme à la maison et le soir je sortais au moins 2 heures pour aller respirer sur le boulevard où iI y a des arbres. A Lyon, il faisait une chaleur étouffante vers les 33° et l'appartement donne malheureusement sur une cour inté-rieure où l'air ne se renouvelle pas. Bref, très mal placé, alors qu'ailleurs ils sont bien exposés, mais avec des prix 4 fois supérieurs au nôtre. Mes modestes moyens malheureusement ne me le permettent pas et puis il y aurait peut-être d'autres inconvénie-nts, ce qu'on ne peut pas savoir d'avance.

Dimanche 18 août 91

Je suis allée au parc de la Cerisaie et j'ai marché au moins un km pour y aller. C'est superbe cet endroit, très rafraihissant! Il est boisé et possède une grande clairière parsemée de grands arbres et de statues art-nouveau. Au milieu de cet écrin de verdure se trouve une immense villa bourgeoise datant du 19 ème siècle. Quand l'été arrive, la ville de Lyon y organise souvent des festivités avec des pièces de theatres, concerts et expositions. C'est un endroit magnifique et agréable. Mais je ne pense pouvoir y aller souvent, car je trouve que c'est un peu loin de chez moi.

Dimanche 15 Août 91

Je suis allée chez Florence à Condrieux qui est à 15 kms de Givors. J'ai pris le train Perrache-Saint-Etienne à 10H50 et le voyage ne dure qu'un quart d'heure. Il faisait très chaud vers les 30° et il n'y avait pas d'air. Elle est venue me chercher à la gare de Givors-Ville avec sa fille Zineb qui est très coquine et très mignonne. Dans sa voiture, je transpirais comme un boeuf avec cette chaleur étouffante, puis on s'est arrêté dans Givors car elle avait des courses à faire. Pendant cet arrêt, c'était infernal, un vrai sauna dans sa voiture où le soleil tapait sur la ferraille comme dans un four. Chez elle, en pleine campagne, on était bien sous les arbres pour manger. Ossama, Omar et Fatima sont toujours aussi beaux. On a mangé à la mode Arabe où chacun plonge sa cuillère dans le même plat. Moi, j'avais une assiette car je n'ai pas cette habitude et cela me gênait un peu. Une vraie ruche ce jour là chez elle où ce sont les femmes qui ont préparé le repas et c'était bon. Il y avait environ une dizaine de dames islamiques et autant d'hommes qui, ces derniers, travaillaient sur cette grande bâtisse datant du 14 ème siècle où des moines avaient vécu autrefois. Mais vu l'état des lieux, tout semblait à refaire, bref, un vrai travail de galérien. Mais ils semblaient avoir le courage et la foi pour le faire.

Septembre 91, beau temps

Avec Patrick, je devais aller voir maman; mais je reculais à chaque fois l'échéance à cause des frais de voyage et du petit cadeau que je devais lui apporter, bien normalement. Alors par manque de fric, on hésite et on gâche tout! Aujourd' hui, je regrette vraiment de n'y être pas allée la voir tant qu'elle était vivante. Pourtant, j'avais téléphoné à ma belle sœur qui me dis-ait qu'elle allait très bien et que je n'avais pas à me faire du mauvais sang. Etait-ce bien la vérité ce mensonge ou bien faisait elle mine de ne pas voir l'état de santé de maman qui allait de plus en plus mal? Si j'avais su son réel état de santé, j'y serais allée aussitôt. Je pense qu'elle ne s'en interessait pas trop pour dire la vérité. Mais qu'est-ce je regrette d'avoir retardé ce voyage pour aller la voir!

Samedi 7 Septembre 91, temps ensoleillé et frais

On est mieux dans sa peau avec ce temps là.

Dimanche 8 Septembre 91, temps ensoleillé et idéal 25°

Enfin, on respire, car l'été à Lyon on étouffe. Le dimanche, comme toujours c'est mort. Les autres jours, c'est la cohue vers le travail et ses intérêts personnels. Lyon, ville fermée sur elle même et sur ses petits clans. Chacun pour soi, indifférente, mal élevée, aucun esprit de partage. C'est la décadence du siècle et de l'an 2000. Une renaissance se fera un jour, mais dans 50 ans d'ici, je ne la verrai pas!

Vendredi 13 Septembre 91

Aujourd'hui, c'était le grand branle bas chez ma voisine. A 8H50 je déjeunais, quand j'ai entendu frapper à ma porte les services de l'hygiène venir désinfecter l'immeuble des cafards. Mais comme il fallait sortir pendant 2H pour ne pas mourir as-phyxié et recouvrir tous les meubles par du plastique que je n'avais pas, ils n'ont pas pu effectuer leur travail, malheureusem- ent. Mon dieu quel cinema et quels soucis! De plus, j'étais fatiguée. Bref, je le ferai moi même à mes temps perdus avec du produit que j'ai sous mon évier. Je sais que c'est moins efficace que le leur, mais ce sera plus simple pour moi. De plus, je sais qu'il y en aura encore même dans 6 mois. En fait, les plafonds sont tellement hauts dans l'appartement que les cafards courent s'y réfugier. Et pour les éliminer totalement, je pense qu'il faudrait tout repeindre et boucher tous les trous qui sont des nids à blattes. Et tant qu'une rénovation ne sera pas faite, il y en aura toujours.

Lundi 16 Septembre 91

Visite chez le docteur Blondiaux. A chaque fois qu'il me prend la tension, je suis tellement énervée qu'il me trouve au moins16! Alors qu'a la maison, je pense qu'elle doit être plus basse, car je suis plus sereine. Pourtant le docteur est charmant, sym-athique, calme et rassurant. Mais je suis une bileuse à me faire du mauvais sang pour rien.

Ce quartier est devenu insupportable depuis ces dernières années. En dessous, ils bricolent depuis 3 ans et la mère de fam-ille avec ses deux gamines font un bruit infernal où elle crie et ses gamines également, leur chien crotte et pisse dans tous les coins de la cour et ça remonte jusqu'à nos fenêtres, c'est insupportable! Si la fortune me tombait sur la tête, je partirais d' ici au plus vite pour aller vivre dans un endroit plus agréable et plus propre. Cet immeuble est vraiment sale et les gens qui y habitent sont stressants et individualistes, bref, la nouvelle maladie du siècle.  De toute façon, on est obligé de suivre.

Dimanche 24 Novembre 91

A 9 H du matin, le bricoleur du dessus a commencer à taper des coups de marteau sur notre plafond. Quel sans gène, ce type là! Aucun respect pour le repos des travailleurs! Heureusement qu'il s'est arrêté au bout  d'une heure et demie. De tout façon, je me serais plaint à la régie. Dans cet immeuble, tout le monde s'en fou et ailleurs c'est pareil. La France est devenue un vrai bordel où chacun a le droit de vous voler et le gouvernement en fait autant avec la corruption du plus haut jusqu'au plus bas où les pauvres ne sont pas épargnés avec des factures de nourriture galopante avec lesquelles, ils ne peuvent plus faire face.

Samedi 19 Octobre 91

Aujourd'hui, maman est décédée à l'âge de 91 ans et demi. Pourtant, elle aurait pu vivre 5 ans de plus si elle avait été bien soignée et installée dans le confort. Elle avait toujours des vertiges, m'avait-elle dit, au téléphone, et son mental très affaibli la rendait de jour en jour moins résistante nerveusement. Enfin, elle en a bien profité et 91 ans et demi tout le monde n'y arrive pas. Bref, il faudra bien y passer un jour!

12 Juillet 1992, temps incertain

Samedi et Dimanche, le bricoleur du dessus n'a fait que taper au dessus de notre plafond avec son marteau, des coups pas très forts, mais sans interruption. C'était supportable, mais bon à force on s'habitue. Ca dure depuis au moins 4 ans ses travaux et en plus il se prend pour Napoleon, ce sale écologiste! La cour en bas est pleine d'humidité et le chien fait ses besoins sous nos fenêtres! Bref, on respire la saleté toute la journée, c'est dire qu'il y a encore de nos jours de la misère cachée. Maudit endroit! Et quand j'entends le moindre bruit suspect, je sursaute sans parler des souris qui grignotent parfois sous mon plan-cher. Bref, j'attends toujours le miracle pour partir très très loin d'ici!

13 Juillet 1992, beau soleil et chaud

Beau temps de saison...enfin, on en avait pas vu la couleur depuis longtemps!

14 Juillet 92, très beau et très chaud

Je suis allée prendre l'air à 6 heures et demie au "gros cailloux". Après avoir marché, je me suis assise sur un banc sous les arbres et j'étais bien. Le soir, Patrick m'a emmené voir le feu d'artifice tiré au dessus de Fourvière, c'était beau et féerique.

15 Juillet 92, très chaud

Je ne vais plus aller au Monoprix à 11 heures et demie, car la plus part des caisses sont fermées et le reste est d'une extre-me lenteur et c'est exaspérant!

Fin Juillet 92

C'est la canicule à Lyon. On a 35° et on étouffe, pas le moindre souffle d'air!

Du 1 er au 4 Août 92, temps très chaud

C'est l'étuve dans l'appartement. Patrick en a profité pour laver les vitres et remettre des rideaux propres, car c'était nécess-aire. Avec la hauteur des plafonds environ 4 mètres( plafond des canuts), ça n'a pas été facile pour lui de tenir debout sur cet escabeau à moitié bancal que j'ai dû tenir pour qu'il  ne tombe pas.

Vendredi 6 Août 92

Dans l'mmeuble, c'est calme à moitié où dans la cour les deux petites filles sont très bruyantes et la mère également. Elles crient plutôt et le chien aboie en conséquence. Le voisin du dessus est, semble t-il, parti en vacances car on entend plus ses coups de marteau. J'ai l'impression, depuis que dure ses travaux, qu'il veut faire un petit Versailles dans un taudis!

Mardi 11 Août 92

Voyage à Venise avec Patrick 

Nous sommes partis à18H35 de la Part Dieu pour arriver à Dijon à 20H35, puis on a pris le train pour Venise à 22H35. Entre temps, à Dijon, nous avons diner au restaurant de la gare où l'on a fait un bon repas : salade de foie de volaille, poulet  aux gi-rolles sauce au vin, courgette accompagnée de semoule. Dessert : fromage blanc et patisserie. C'était un délice! A 22H35, on monte dans notre train pour Venise, puis on présente nos papiers ainsi que nos billets de chemin de fer aux employés qui s'o-ccupent des wagons couchettes, ensuite ils nous amènent dans notre compartiment où nous avons la malheureuse surprise de voir que celui-ci ressemble plus à une cellule de prison qu'à un wagon couchette confortable! Pourtant, Patrick avait réser-vé les couchettes pour deux et le voyage chez Frantour. Mais je crois qu'il s'est fait berné par cette agence de voyage et qu'il n'y retournera plus. Comme couchettes, nous avions donc point de confortables lits, mais de simples banquettes de bagnard, 6 en tout et 4 étaient déjà occupées! On s'est alors installé comme on a pu moi en bas et Patrick en haut. De plus, il n'y av-ait ni de couvertures ni oreillers sur les nôtres, mais Patrick a réussi à en trouver pour que je sois plus à l'aise. Quand le train est parti, ça remuait dans tous les sens et ça faisait un bruit de ferraille infernale où une fois on avait la tête en bas, puis une autre en l'air. Mon dieu, quel voyage! A 6 H et demie du matin, il faisait jour et on s'est levé, puis on est allée dans le couloir où on a pu regarder enfin le paysage. Étrangement nous roulions sur l'eau, puisqu'on ne voyait que la mer autour de nous. En fait, nous roulions sur la digue qui menait à Venise, à la gare de Santa-Lucia exactement. Une vraie aventure pour moi! Arrivé à la gare, il faisait une chaleur étouffante et nous avons pris notre petit déjeuner au restaurant de la gare. Malh-eureusement, il n'y avait pas comme en France du pain pour faire nos tartines beurrées et on a dû manger des croissants fourrés à la confiture, ce qui était pour nous très sucré, mais sûrement une spécialité Vénitienne. En sortant de la gare, nous avons été marqués par la splendeur de Venise avec ses canaux et ses vaporettos chargés de touristes. En face, sur l'autre rive du grand canal, il y a l'impressionnant dôme de San Simeone Piccolo. Ensuite, on a pris un vaporetto pour aller à notre hôtel, le Centauro situé sur la place Campo Manin. C'était pas très loin, mais assez compliqué, car il a fallu traverser des petit-es ruelles pour y accéder et Patrick a dû demander aux Vénitiens( du moins ce qu'il en reste) l'adresse exacte. C'était un bel hôtel qui donnait sur un canal où les gondoles passaient toute la journée jusqu'à minuit. Juste en face, un vieil hôtel où Mozart parait-il avait  séjourné quelques temps. C'était formidable, car il n'avait pas changé depuis des siècles! Ici, pas de voitures qui circulent, mais seulement des gens et des bateaux. Mon dieu, quel silence par rapport à nos villes modernes et encombr-èes! L'architecture est impressionnante à Venise, un charme fou qu'on ne retrouvera jamais dans nos cités de béton.

 

Noel 1992

Repas du réveillon

Huitres, saumon fumé, canapé œuf dure, tomate mayonnaise, fromage, moules marinières. Quant aux frites, il en manquait et j'aurais dû en faire plus. Mais la prochaine fois, j'y penserais. Dessert : bûche glacée, salade de fruits et champagne (plutôt de la Clairette de Die). A 3 heures de l'après-midi, les voisins du dessus ont commencé à faire beaucoup de bruit sur notre pla-fond. Ils avaient l'air de préparer un réveillon pour tout un régiment, mais sans se soucier du voisin au dessous. On aurait dit, des armoires à glace tomber sur notre plafond. Ca a gâché tout notre réveillon, ces boum, boum, incessant au dessus de nos têtes et ceci jusqu'à 3 heures du matin! 

1er Janvier 1993   

Heureusement que Patrick m'a emmené au restaurant pour compenser notre mauvais réveillon, car je commençais vraiment à déprimer! Nous sommes allés manger dans un restaurant Belge, à la moulinière, qui se trouve au bout de la rue Mercière. C' était bon et dans un beau cadre et cela m'a bien changé les idées. Après, il m'a emmené au cinéma voir "la crise", un film dis-rayant et drôle et j'étais contente pour mon 1er de l'an. Bref, une agréable revanche sur cette nuit de noel gâchée par mes voisins du dessus. Il me semble bien, quand on invite autant de gens chez soi, qu'on devrait plutôt le faire dans une salle de fêtes pour ne pas embêter ses voisins, n'est-ce pas?

Août 1994

Patrick m'a emmené en vacances à St-Malo, ce qui m'a permis de visiter le Mont St-Michel et  l'ile de Jersey. Mais quel beau voyage et quel dépaysement en comparaison avec la ville de Lyon! Bref, c'est incomparable. C'est la mer, le grand vent, enfin on respire. Je ne pensais vraiment pas y aller un jour, car c'était bien loin de mes réalités. J'ai beaucoup aimé l'ile de Jersey, parce que c'est reposant et pittoresque avec un climat presque tropical. Sans oublier, ces plages à marées basses qui resse-mblaient au monde de Jules Vernes. Quant au Mont St-Michel, sa visite a été plutôt pénible  pour moi à cause de ses intermin-ables escaliers à gravir, vu l'état de mes jambes. J'ai donc laissé Patrick monter tout seul en haut pour visiter le monastère, alors que moi je suis restée en bas pour me reposer. Le port de St-Malo, avec les cris des goélands autour de notre hôtel dès le matin, ést plein de charme et a été une vraie découverte pour moi. L'hôtel, où nos logions s'appelait le Quic en Groigne, bref, un nom typiquement breton, je pense. Le soir, avant le coucher du soleil, moi et Patrick allions nous promener sur les fortifications de la ville de St-Malo pour regarder la mer et c'était beau. Un souvenir que je n'oublierai jamais. La Bretagne éternelle est à voir impérativement pour ceux qui veulent faire une cure d'iode et de vent grisant. Tous les soirs, nous man-gions à la même taverne des moules et des huîtres de Cancale, les meilleurs que j'ai jamais mangées!

'