MEMOIRES D'OUTRE-TOMBE D'UN TERRORISTE
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Ca y 'est, hier soir je me suis fait exploser au Parc des Princes et je suis maintenant au paradis! |
D'après les dires de ma mère, en me voyant sortir de son ventre, elle s'est écriée : Oh mon dieu, mais quel beau rêve vois-je là! Apparemment, elle avait saisi dès ma naissance que j'étais un enf-ant exceptionnel, bref, une sorte de rêve qui allait accomplir un destin des plus flamboyants, non pas au sein des petits des hommes, mais au sein des immortels! |
Je vous rappellerai que Dieu est seulement le révélateur de notre vraie nature afin qu'elle expl- ose de ses milles talents, je ne peux pas être plus clair avec vous en ce moment. Et si vous croyez désespérément que vous êtes nul parce que vous n'avez pas un rond en poche, sachez que cela est faux. Et vous le riche qui croyez avoir du génie parce que vous avez plein de pognon, sachez que vous vivez dans la grande illusion, Ah!Ah!Ah! Ainsi Dieu parle-t-il à tous les hommes de la Terre afin qu'ils retrouvent leur dignité. Mais il est vrai que dans cette société libérale et capitaliste où nous vivons, cette grande vérité de Dieu a toujours eu beaucoup de mal à s'établir pour des raiso-ns évidentes de concurrences entre le génie naturel et le génie factice des élites fabriqué par l'arg-ent et les classes sociales. Et depuis que je suis au paradis, Dieu ne fait que me rappeler chaque jour que l'argent est l'apôtre du diable et que ses fidèles seront forcément à détruire, ce qui m'a toujours semblé une évidence. Pour poursuivre sur mon enfance, mes premiers malheurs ont co-mmencé quand je suis entré à l'école maternelle où je fus considéré comme un enfant comme tout le monde! Ce fut un vrai choc pour moi, car au lieu de me vénérer, on me mit au piquet pa-rce que mes institutrices trouvaient que j'avais trop d'emprise sur mes petits camarades voire une fascination magique. Imaginez ma petite frimousse avec des cheveux bouclés très brun, des yeux noirs perçants, une couleur de peau café au lait et un port de tête royal. Bref, j'étais un enfant très beau au point de rendre toutes les petites filles amoureuses de moi. Mais sans pour autant rendre les garçons jaloux de moi, car étrangement, je n'avais aucune attirance pour la propriété personn-elle vu que je me sentais avant tout comme un être imaginaire voir mythologique prêt à partager mon butin avec tous mes petits camarades s'ils le souhaitaient. Comme vous le voyez, Dieu avait mis dans mon coeur toutes les qualités pour que je devienne un grand homme. Et en peu de tem-ps, je devins une sorte de chef de guerre et organisait une razzia sur le coffre à jouets de l'école. Profitant de l'absence de nos institutrices, j'ordonnais à mes petits camarades la prise d'assaut du coffre où se cachait le trésor de nos rêves, puis en tant que chef, je distribuais le butin à part égale avec mes petits camarades filles ou garçons, sans oublier de donner aux plus valeureux les plus beaux des jouets! |
Eh ben, en voilà une triste confession que je vous fais 17 ans plus tard, me direz-vous! Bref, dans la salle de jeu où nous jouions( après l'apprentissage des lettres de l'alphabet et sur la façon de les prononcer ou bien comment dessiner le soleil, ses parents, les chiens, les chats, écouter des chans- ons comme colchique dans les près ou il était un petit navire), il y avait un grand toboggan qui trônait tel un totem intouchable où nous glissions de temps en temps lorsque l'on nous estimât digne d'y user nos fonds de culottes, ce qui était rarement le cas. Un jour, profitant de l'absence de mon institutrice, qui était partie aux toilettes, je sortis de ma classe pour aller escalader le tobo-ggan et m'y jeter la première afin d'en finir avec cette vie! Bien que ma petite tête frappa durement la glissière du toboggan, ma chute fut amortie en bas par un tapis en mousse. Malheureusement, je n'étais pas mort, mais seulement évanoui. Dix minutes plus tard, je crois (car j'entendais tout autour de moi), on me découvrit inanimé et on me porta d'urgence à l'infirmerie dans un vacarme assourdissant digne d'une série policière américaine! Et afin de me faire retrouver mes esprits, l' infirmière me donna deux claques sur les joues( décidément, une tradition dans l'établissement) et repris conscience avec une grosse bosse sur le front. Tout en me réprimandant d'avoir fait peur à tout le monde( bref, ma toute première prise de conscience sur ce qu'était le terrorisme), puis, elle me passa du mercure au chrome sur mon bobo qu'elle recouvrit d'un beau pansement blanc. Je crois qu'elle s'appelait Madame Dallemagne si mes souvenirs sont bons et elle était très belle dans son uniforme blanc immaculé. Parfois, je croyais qu'elle était elle-même un grand pansem-ent dont le travail consistait à panser tous les enfants du monde entier tellement mon imagination d'enfant était prodigieuse. Mais après les deux giffles que je reçus d'elle, je dus revoir tout mon jugement sur ce qui était blanc et joli. Puis discutant avec la directrice qui était à ses côtés, elles se demandaient comment j'avais pu échapper à la surveillance des adultes, mais surtout comment j'avais pu atterrir inanimé sur le sol avec une grosse bosse sur le front. N'osant même pas me po-ser la question, car elles savaient que je n'avais pas encore l'usage des mots pour m'exprimer ou pour m'expliquer, elles en confluèrent que j'avais dû heurter quelque chose de lourd, comme le coffre à jouets pour lequel j'avais, parait-il, une attirance toute particulière d'après leurs rapports. |
C'est un rôle dont j'ai toujours rêvé! me lança-t-il ravi en soignant sa coiffure et sa tenue. Avec mon armée en voie de formation, je retournais sur mes pas en repassant vers la petite maison aba- ndonnée où j'y voyais comme une possible position de retrait en cas ou les géants nous repouss- eraient. Arrivé non loin du magasin, je cachais mon casque et mon épée dans une allée pour pass- er inaperçu, puis je donnais l'ordre à tous mes petits camarades d'entrer dans le magasin en coura- nt dans tous les sens afin de semer la zizanie de même envoyais le beau gosse vers les caisses po-ur faire du charme auprès des vendeuses. Quant à moi, connaissant le magasin (pour avoir forcé un jour ma mère à m'acheter la figurine de Dark vador, non sans utiliser toutes les ruses et autres chantages affectifs ô possibles!), je savais où se trouvait le rayon des " grandes aventures" et m'y dirigeais avec 3 ou 4 camarades tandis que les autres faisaient les zouaves dans les autres rayons. Un en rien de temps, nous nous emparâmes d'épées, de boucliers, de dagues, de tomahawc, d'une tente indienne, d'une corde avec noeuds tout fait, de casques gaulois, teutons ainsi que des mas-ques de Goldorak et de capitaine flam afin d'éffrayer nos ennemis. La moitié de mon armée, ayant attiré les vendeuses au fond du magasin, nous eûmes aucun mal à passer la porte avec notre butin pour aller ensuite nous équiper en toute sécurité dans l'allée ou j'avais caché mes armes. |
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