LA CRISE DE LA FIEVRE BLEUE
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Quelques jours plus tard
Le 1er Avril 2084 Aéroport du Bourget |
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Voici les heros de notre roman fantastique! |
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-Mais où est mademoiselle Djemila? demanda soudainement le professeur en se retournant. |
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-Professeur, j'arrive! lança soudainement Djemila en haut de la passerelle. |
-Allez, dépêchez vous, j'ai besoin de vos lumières! s'impatientait-il. |
-Oui, j'arrive! |
Quand Djemila dépassa Jean lamore et le général sur le tarmac, ces derniers eurent un sentiment de jalou- sie à son égard et se disaient : Tiens, voilà la chouchoute du professeur! Jean Lamore, à la mine de zomb-ie, avait serré les dents et le général, bondé le torse. Faut dire aussi que le professeur avait toutes les rais-ons de la considérer comme stratégique dans tous ses plans diaboliques et que cette visite mémorable de la capitale après la "catastrophe" ne pouvait pas se faire sans elle à ses cotés. |
-Alors Djemila où en est le blue sky? lui demanda-t-il tout en marchant. |
-Professeur, nous y sommes presque! Il ne nous manque plus à attendre le jour J pour insérer le virus dans le système du Pentagone. |
-Et quel jour avez vous choisi? |
-Je ne vous cacherai pas, professeur, que nous avons choisi le meilleur jour qui s'offrait à nous pour met- tre à genoux l'Empire du mal, soit, le jour de l'indépendance américaine! |
-Quoi, pendant l'indépendance day? Mais votre idée elle est géniale! lança-t-il en faisant une pirouette sur lui même. |
-Mais le complice où l'avez vous trouvé? lui demanda-t-il en étant admiratif devant son élève qui avait un sens inné de la symbolique. |
-Figurez-vous que nous l'avons déniché chez ces personnes qu'on appelle les "lanceurs d'alertes" qui sont prêtes à trahir leur pays, pas pour de l'argent, mais par principe. |
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-Oui, car ils sont tellement bêtes qu'une terre d'asile après leur méfait leur suffit ainsi qu'un site Internet où ils pourront exprimer leur mégalomanie. |
-Ah!Ah!Ah! ria le professeur en prenant conscience qu'il y avait sur cette terre des fous de toute nature et que sans ces fous, le monde ne pourrait avancer là où l'on voulait. C'était sans conteste son génie qui lui avait appris cette chose, hors de la portée de la plupart des mortels, où les plus fous se serviraient des m-oins fous pour réaliser leurs oeuvres. Bref, une lucidité qui n'avait pas échappé à Djemila dès sa premère rencontre avec lui et qu'elle comparait désormais à un nouveau prophète, après Mahomet, bien évidemm-ent. |
Etrangement, elle ne riait pas d'une façon gargantuesque comme son mentor, mais semblait dissimuler son sourire derrière son voile en pensant à ce possible état islamique qu'elle pourrait réaliser dans ce nouvel empire proposé par le professeur Banbilock. |
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Que voulez-vous dire par là? lui demanda-t-il une fois de plus secoué par les réflexions de Djemila. Prof- esseur, je voulais dire que sur ce terrain nous ne pouvons que remporter la victoire, vu que ces derniers se battront seulement pour un salaire, bref, pour faire leur job alors que nous pour une future élévation spir-ituelle des hommes! Youhaa! lâcha-t-il en prenant conscience du génie ignoré par sa collaboratrice. Un génie, elle aussi! pensa-t-il en comprenant qu'un genie masculin ne pouvait se passer du génie féminin pour arriver a ses fins de conquêtes, comme tous ces anciens empereurs romains qui, sans leurs femmes, auraient été de piètres hommes politiques. Par pudeur, il ne la serra pas contre lui, mais lui serra amical-ement la main pour lui faire sentir qu'il tenait beaucoup à elle. Djemila très émue essaya de le cacher der-rière son voile, mais que ses yeux ne purent trahir au professeur, désormais amoureux fou de son intelli-gence supèrieure. Derrière eux se tenaient tétanisés le général Parisis et Jean Lamore qui, contemplant cet étrange couple, crurent voir dans ce tableau, le génie Arabe réconcilié avec les sciences! Bref, où Foi et Science ressemblait à un fabuleux cocktail pour renverser le monde! pensaient-il en attendant que leur mentor veuille bien poursuivre sa marche vers Matignon et le pouvoir. La petite troupe en file indienne passa sans encombre le service des douanes, puisqu'il n' y en avait plus! |
15 jours avant la "catastrophe". |
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-Oh professeur, comme je suis content de vous voir! lança-t-il à travers l'écran. |
-Moi de même, cher calife, descendant direct de Mahomet, m'a t-on dit! lui dit-il ému de parler à une lég-ende qui avait botté les fesses aux américains et aux occidentaux en les expulsant d'Irak et de Syrie. |
-Oui cela est vrai et pour être précis de la sixième génération du prophète. |
-Ce qui est déjà pas mal! souligna-t-il en voulant jouer au "grand seigneur". |
-Oui et je ne vais pas m'en plaindre. Mais revenons a des choses plus concrètes, mon ami, et il est très he- ureux que nous puissions enfin nous parler pour alliez nos forces et vaincre l'empire du mal que représe-nte l'Amèrique et la France. Mes généraux m'ont parlé de votre future attaque sur Paris. Oui, oui, une ex-cellente idée! |
-Je vous remercie beaucoup pour vos compliments, cher calife Salem lakkdar al-Baghdadi, lui dit-il en rougissant presque de son audace. |
-Et votre idée d'anéantir la moitié de la population par le virus de la fièvre bleue, mon dieu, mais quelle idée géniale! Ici, on parle de vous comme d'un homme providentiel dont le génie arrive à point nommé pour changer le monde et lui ouvrir de nouvelles perspectives d'avenirs, n'est-ce pas, professeur? |
-Oui, bien effectivement, vous avez entièrement raison. Et si j'ai mis au point le célèbre virus de la fièvre bleue, c'est uniquement pour atteindre ce but, qui n'est pas d'exterminer totalement la population mondia- le, mais seulement la moitié, car que serait alors une ville comme Paris dépouillée de tous ses habitants? |
-Un champ de ruine! lança le calife qui semblait saisir la subtilité du professeur. |
-Ceci ne fait aucun doute pour moi et je pense qu'il serait bien maladroit pour nous de vouloir instaurer une nouvelle civilisation dans un monde où il n'y aurait plus personne, n'est-ce pas? |
-Tout à fait d'accord avec vous et je pense que l'homme doit rester au centre des interrogations de Dieu afin d'édifier son royaume sur terre. |
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-Tout à fait d'accord avec vous, lança le professeur convaincu par une nouvelle aristocratie d'ordre divin. |
C'est pour cette raison que j'ai émis, il y a une dizaine d'années, une théorie sur le renversement du monde par un simple calcul arithmétique auquel les plus grands savants de la planète n'avaient pas pensé telleme-nt ils étaient occupés à travailler sur les gadgets de la Silicon Valley, Ah!Ah!Ah! Cette théorie, je l'ai app-elée le fifty-fifty qui est le point de basculement de notre société ou civilisation vers une autre se situant exactement sur le point médian de la courbe de la surpopulation mondiale! |
-Houhaaa! lâcha le calife saisi par le génie du professeur. |
-Oui, je sais que tout cela semble ahurissant! Mais comprenez bien qu'en décimant, par exemple, la moitié de la population d'une grande ville, nous pouvions forcer ce point de basculement vers un autre monde. Il est vrai aussi qu'une catastrophe climatique aurait pu jouer le même rôle, mais mes calculs m'ont montré que la chose était aléatoire et sans résultat probant. J'ai alors eu l'idée d'inventer un détonateur d'une nou-velle génération pour amorcer ce processus qui serait l'accident bactériologique provoqué par le virus de la fièvre bleue et complèté par un antidote pour les nouveaux conquérants. |
Sur l'écran géant, on voyait le visage du calife grossir d'un contentement monstrueux que même ses victo- ires sur les américains n'avaient pu égaler. Ici, on avait affaire à du dure ou a du très gros! pensa-t-il en serrant fortement son Coran entre ses mains. Puis reprenant son sourire, il dit au professeur : Mon cher ami, il est inutile de m'en dire plus, mais que voulez-vous de moi exactement? Derrière lui se tenaient pr- esque au garde à vous, le général Parisis et Jean Lamore qui attendaient avec impatience la réponse du ca-life. |
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Étrangement, le calife, en entendant la proposition extravagante du professeur, ne fit pas la grimace, mais lâcha un large sourire à travers l'écran que les autres prirent pour du mépris voir un refus; mais pour une raison inconnue, il baissa les yeux et caressa longuement du regard le Coran qu'il tenait entre ses mains, comme si cette proposition d'engager ses propres forces auprès du professeur allait lui permettre de réta- blir la civilisation islamique dans ce nouveau monde. Puis triturant un instant la pointe de sa barbe avec ses doigts, il lui dit : Mais professeur, il n' y a aucun problème! |
-Je vous remercie beaucoup pour votre participation, O calife Salem lakkdar al-Baghdadi, descendant de la sixième génération du prophète Mahomet! lança le professeur enthousiasmé que ses plans plaisent à ses nouveaux collaborateurs. |
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-Et pour quand vous les faudrait-il, professeur? lui demanda-t-il posément. |
-Heu..je pense dans 15 jours exactement. Juste après l'épandage du virus sur la capitale pour m'aider à m' emparer des lieux stratégiques. |
-Bien, professeur, mais que me donnez-vous en échange? lui demanda-t-il soudainement en serrant forte-ment son Coran. |
-En échange, je vous donnerai du virus et de l'antidote en grosse quantité! dit-il avec plein de sérénité. |
-D'accord, marché conclu! dit le calife l'air satisfait. Vous savez, professeur, j'ai moi aussi de grandes am- bitions. Et si vous pouviez m'accorder dans les prochains jours une grosse quantité de virus, je voudrais anéantir la ville du diable de Las Vegas! prononça-t-il avec des yeux injectés de sang. |
-Excellente idée! lança-t-il enthousiasmé par les désirs fous de son nouveau collaborateur de vouloir dét-ruire le rêve américain, Ah!Ah!Ah! |
-Mais pourquoi pas New York avant? rectifia-t-il comme pour le taquiner. |
-Oui, c'est vrai que la destruction de New York pourrait être un super symbole pour redonner du courage à tous les peuples opprimés par l'empire du mal qu'est l'Amérique. Mais oui, pourquoi pas New York ap-rès tout? Ah!Ah!Ah! ria le calife au point de faire trembler l'image sur l'écran. |
Ah!Ah!Ah! riait-on de concert du côté canadien où tout l'équipe du professeur était enthousiasmée par les folles ambitions du calife de vouloir détruire l'Amérique par le virus de la fièvre bleue au point de décro-cher pour la première fois la mâchoire d'acier de Jean Lamore. |
-J'aurais bien aimé satisfaire vos désirs, mon cher calife. Mais comprenez que les quantités que j'ai pour anéantir la ville de Paris sont justes suffisantes. |
-Oh oui, je peux bien le comprendre, Paris doit passer avant, n'est-ce pas? |
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-Oui, afin de montrer aux autres capitales du monde entier, ce qui pourrait leur arriver si elles ne voulaie-nt coopérer avec nous. |
-Sinon, un coup de virus dans le nez, n'est-ce pas, professeur? lança le calife en étouffant ses rires dans sa barbe, Ah!Ah!Ah! |
-Oui, parfaitement. Car voyez-vous, je ne souhaite aucunement les prendre par surprise, mais leur jeter des tracts d'avertissements par des drones avant l'ultimatum pour les forcer à nous céder le pouvoir! exp-édia le professeur en toute humilité. |
-Au risque de voir leur population divisée par deux, n'est ce pas? |
-Oui, exactement, lâcha-t-il comme agité de passions destructrices. |
Pendant ce temps, le calife sur l'écran semblait plongé dans une profonde méditation par les propos d'une grande intelligence qu'il venait d'entendre et se disait : Mon dieu, mais cet homme est un génie! Mais d'où pouvait-il bien provenir sachant que l'Occident n'en avait pas produit de tel depuis des millénaires? Était- il l'homme providentiel qu'attendait l'Humanité depuis des lustres pour pouvoir entrer dans une nouvelle ère et sortir de ce funeste rêve américain : le fric et l'arrogance? s'interrogeait-il en farfouillant dans sa barbe comme pour y trouver la réponse. |
-Mais je veux vous rassurez, mon cher collaborateur, que je compte en fabriquer d'énormes quantités da-ns les futurs laboratoires pharmaceutiques que j'aurai saisi après ma victoire à Paris! dit le professeur tel un démiurge. |
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-Mais vous pouvez maintenant me poser toutes les questions qui vous intèressent, mon cher collaborateur dit-il en ajustant le col de sa blouse blanche. |
-Car voyez-vous, j'ai moi même utilisé du gaz moutarde sur les américains et les résultats se sont révélés plutôt décevants à cause du vent qui pouvait tourner à tout moment et nous revenir dans le pif. Avez-vo-us réussi, professeur, à dominer le vent ou peut-être inventé un procéder tout nouveau pour réussir ce to-ur de force avec la météo? lui demanda-t-il fort curieux de connaître son procéder pour ensuite l'employ-er pour la reconquête de tout le moyen-orient. |
-Votre question est très pertinente, al-Baghadi, et je m'y attendais afin de reconquérir la Mecque, n'est-ce pas? |
-Oui, très juste, professeur. Car voyez-vous, nous les musulmans, il nous faut absolument reconquerir les lieux saints que des hérétiques ont transformé en un immense parc d'attraction Disney land! expédia le ca-life avec une haine très visible sur l'écran au point d'avoir touché émotionnellement Djémila qui, depuis le début de cet entretien, assurait la traduction en direct. |
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-Quoi, professeur, vous êtes Français? lança-t-il à travers l'écran. |
-Oui, jusqu'à l'os on pourrait dire! ajouta-t-il comme pour enfoncer le clou. |
-C'est vrai qu'en vous écoutant, j'avais perçu chez vous un léger accent français, dit le calife ému de savo-ir qu'il parlait à un Français dont le génie était maintenant parfaitement identifiable sachant que la France avait toujours méprisé ses genies à cause de sa classe politique infâme. On sentait encore chez lui de la haine, non pas contre cette terre de France qui l'avait vu naître, mais conre son système politique des plus détestables au monde qui l'avait forcé à démissionner du CNRS pour ses recherches sortant du cadre sci-entifique légal. Pourtant, c'était au cours de ces dernières qui l'avait découvert le célèbre virus de la fièv-re bleue pouvant redonner à la France toute son ancienne grandeur de mener à nouveau le monde par le bout du nez. Auquel le corps scientifique s'était opposé en méprisant tout le fruit de ses recherches se re-mémorait-il avec une haine vindycative. |
-Oui, pour répondre à votre question, et sachez que je suis un scientifique où le hasard ne doit jamais en-trer en ligne de compte, n'est-ce pas? |
-Tout à fait d'accord avec vous, professeur, dit le calife en l'écoutant studieusement. |
-Eh ben, il m'a suffit tout simplement d'étudier les vents sur le bassin parisien pour comprendre que ces derniers soufflaient toujours dans la même direction tel mois de l'année et qu'en combinant force, directi-on et pression atmosphérique, il m'a été facile de calculer le taux de dissémination dans l'air afin de rédu-ire de moitié la population d'une grande ville telle que Paris. Et vous avez devant vous, mon cher calife, mademoiselle Djémila qui a conçu le logiciel qui nous permetttra de suivre à la minute près la dissémin-ation du nuage viral sur la capitale. |
-Bravo, mademoiselle! lança-t-il en lui faisant un signe de la tête. Il me semble bien que votre génie soit à la hauteur de votre bienfaiteur, n'est-ce pas, mademoiselle? finit-il par lui demander. |
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-Oui, c'est exact, dit-elle, mais une conversation qu'elle ne voulait pas étendre avec lui. |
-Mais professeur, comment allez-vous au juste répandre le virus sur Paris? lui demanda-t-il subitement curieux de toute forme de destruction massive. |
-Au début, j'avais pensé à un gros porteur qui s'écraserait au centre de Paris sur la place de l'étoile. Mais après avoir bien réfléchi, j'ai opté pour des drones qu'on utilise pour répandre les insecticides sur les cha- mps. |
-Oui, excellente idée! lança le calife éberlué par la simplicité mise en oeuvre. |
-Car voyez-vous, ces derniers ont une coque en polyester et sont pratiquement indétectables par les radars de l'armée de l'air française et leur laisseront tout le temps de quadriller la zone grâce à leur GPS intégré. |
-Mais professeur, vous êtes un génie! lui envoya-t-il à travers l'écran sachant que cet homme illustre avait été bafoué par ses pairs à cause de son génie et, bien évidemment, pour des raisons de jalousie. |
-Mais si vous voulez, cher calife Salem Lakkdar al-Baghadi, nous avons réalisé une petite animation pour vous montrer en détail toutes les opérations que nous allons mener pour anéantir la moitié de la populati-on parisienne. |
-Oh, mais c'est un plaisir que vous me faites, professeur, moi qui aime tant les dessins animés! dit le cali- fe en se calant confortablement dans ses coussins. Autour de lui, tous ses lieutenants et généraux comme- ncèrent a s'agiter comme "pour en prendre de la graine" en se calant eux aussi dans leurs coussins. |
-Djémila, vous-pouvez? lui demanda le professeur. |
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Un rire que les autres reprirent bruyamment, Ah!Ah!Ah! Ah!Ah!Ah! où même Djémila laissa éclater sa joie pour la première fois en soulevant son voile pour pouvoir respirer. Maintenant, on voyait le profess-eur prendre une petite voiture électrique et nous faire visiter ses hangars où il entreposait ses stocks de virus ainsi qu'une vingtaine de drones en coque de polyester; il s'agissait apparemment d'un petit aérodr-ôme situé en banlieue parisienne. Puis après leur remplissage en virus mortel, il les faisait décoller afin qu'ils forment dans le ciel un énorme nuage toxique de couleur bleue et d'une surface de 10 kilomètres carré. Le génie, vêtu de sa blouse blanche immaculée, devant ses manettes ressemblait étrangement à un ange qui semblait obéir à des ordres divins afin de purifier cette humanité décadente. A coté de lui, Djém-ila, en voile islamique, suivait sur des écrans informatiques le parcourt du nuage sur la région parisienne ainsi que la météo sur les images satelittaires de météosat. Quand au général Parisis et au colonel de La-more, habillés dans leur plus bel uniforme militaire, ils semblaient hypnotisés par ces images où ils voy-aient leurs futures victoires se rapprocher d'heure en heure ou du moins les premiers boulevards pour leurs armées respectives. A Bagdad, on commença a servir du thé où tous les convives, enthousiasmés par toutes ces images, y voyaient comme un message prophétique même si les personnages semblaient grotesques à les voir agir comme des enfants aux passions égoïstes quoique naturelles. Où il leur sembla que le destin des hommes se jouait sur des choses apparemment anodines, comme sur le bon déroulement de son propre scénario dans la société des hommes où par exemple confisquer l'avenir des autres assurait le sien pour longtemps, telle que la société occidentale et bourgeoise était arrivée à faire en peu de temps. |
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Puis l'image revenue, le calife lança à travers l'écran : Je suis conquis, oh oui, véritablement conquis, pr- ofesseur! |
-Je vous remercie beaucoup, cher calife Salem Lakkdar al-Baghdadi! dit-il d'un air modeste. Et comme vous l'avez compris, je n'ai pas voulu dans ce film d'animation me projeter trop loin sachant qu'il y a des choses qu'on peut calculer et d'autres non. |
-C'est une évidence, maître, dit le calife pour la première fois. |
-Et la suite ne dépendra que de nous et de vos hommes qui, j'espère, seront à la hauteur de l'évènement n' est-ce pas? |
-N'ayez aucune crainte pour mes hommes, professeur, je vous enverrai les meilleurs où il y en aura beau- coup de votre nationalité, si mon général est d'accord? demanda-t-il à un homme couvert de médailes as-sis à côté de lui. |
-Oui, nous en avons des milliers ainsi que de toutes les nationalités, dit-il avec autorité. |
-Ah oui, mais d'ou viennent-ils? lui demanda le professeur curieux de tout. |
-La majorité d'entre eux viennent de la création de Daech en 2014 où ces derniers se sont battus avec cou-rage pour la création du premier Etat islamique au monde. Et nous leur devons beaucoup pour nous avoir laissé des enfants à la double culture orientale et occidentale, ce qui nous a aidé énormément pour comb- attre les occidentaux avec leurs propres armes militaires et idéologiques. Car savoir comment pensent ses ennemis est une chose primordiale pour pouvoir les vaincre! lâcha le calife qui avait réussi avec sa seule armée à botter les fesses aux américains. |
-Vous avez entièrement raison, mon ami, et c'est une chance que nous pouvions enfin nous comprendre sachant que nous aurons besoin d'eux pour servir d'interprètes. |
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-Cela facilitera énormément votre victoire à Paris, professeur. Et quant à votre expansion sur l'Europe to- ute entière, les autres nationalités y suppléeront à merveille! |
-Oui et c'est un fait non lié au hasard si tout semble s'emboiter comme par magie. Car c'est le destin qui veut que le monde change de propriétaire, bref, c'est Mektoub pour le monde de demain! lança le profess- eur avec un bel accent Arabe. |
-Oui, c'est Mektoub pour les occidentaux! répéta à sa façon le calife en caressant le cuir de son Coran. |
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En sortant de l'aéroport, une voiture les attendait où se tenait à proximité Jean-Paul Camus et Robert Cr-assepoite qui avaient été contactés par Jean Lamore de leur arrivée. |
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-Oh professeur, comme je suis heureux de vous voir! lança Camus en lui serrant la main pour la première fois. |
-Moi de même, monsieur Camus dont le génie littéraire n'est plus à prouver puisqu'il a su deviner ses ill-ustres conquérants, n'est-ce pas? |
-Oui, c'est parfaitement exact! dit-il tout en gardant ses mains dans les siennes. |
La seconde chose qui l'embarrassa un peu fut la taille du professeur qu'il avait imaginé plus grande dans son roman pour faire plus crédible auprès des lecteurs. Mais ici, apparemment, la vie en avait décidé autr-ement en mettant du génie dans un corps plutôt de petite taille, comme dans celui de Napoleon et de Stal-line. Mais n'allons pas chipoter sur les caprices de la nature, mon cher lecteur, qui, ne nous le cachons pas, expérimentait toute sorte de prototype d'être vivant pour parfaire sa création dont certaines furent d'éclata-tes réussites, alors que d'autres de lamentables échecs! Mais avons nous personnellement assez de génie pour pouvoir la juger sans nous rendre ridicule à nos propres yeux? Mais qui peut juger, sinon les génies qui sont en si peu grand nombre parmi nous, n'est-ce pas? Quand il serra la main de Jean Lamore, il fut impressionné par son état général et malgré un coeur en fer qui rouillait périodiquement. Mais il semblait que le professeur lui avait établi un régime à base d'huile alimentaire anticorrosion et à haute teneur calor-ique. |
-Jean comment allez-vous? lui demanda-t-il comme s'il s'adressait à un vieil ami. |
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Ils s'échangèrent à vrai dire peu de mots sachant que le général devait établir ses futurs QG dans chaque arrondissements de Paris afin d'y regrouper ses hommes frais et vaccinés qui, sans encombre, avaient pu rejoindre la capitale. Quant à monsieur Crassepoite, qui semblait un peu seul, personne ne le connaissait vraiment, sinon qu'on pouvait lui faire une entière confiance d'après les propos de monsieur Camus. Et malgré qu'il ne fut qu'un petit fonctionnaire sans aucun génie(comme la plupart), il cachait au plus profo-nd de lui même des rêves de grandeurs que le système républicain, malheureusement, ne lui avait pas per-mis d'atteindre ni d'entrapercevoir. Alors qu'en s'associant avec l'illustre Camus et le professeur Banbilo-ck, son rêve politique mégalomaniaque avait une chance de voir le jour! pensa-t-il en serrant avec ferveur la main de tous ses complices. |
Professeur, où voulez-vous que je vous emmène maintenant? lui demanda Camus en lui tenant la portière. |
-Je voudrais aller à l'Institut Pasteur au plus vite afin de régler quelques affaires de hautes importances av-ec le passé, dit-il en grimpant dans le véhicule suivi de toute son équipe. |
-C'est comme si c'était fait! lança-t-il heureux de conduire son idole à cet un Institut mondialement con-nu grâce à Pasteur qui élabora le premier vaccin contre la rage: rage que le professeur semblait étrangem-ent atteint par son extrême impatience à vouloir visiter ses laboratoires où tant de personnalités scientifi-ques y avaient faites quelques découvertes sans grandes importances, puisqu'il les avaient tous surpassé par la découverte du virus de la fièvre bleue, le virus qui allait changer la face du monde! |
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-L'Institut Pasteur est-il toujours rue du docteur Roux dans le 15 ème arrondissement, monsieur Camus? demanda soudainement le professeur. |
-Mais oui, c'est exact! et son adresse n'a pas changé depuis 1885 qui est la date de sa fondation, lui dit-il surpris d'apprendre que son mentor connaissait Paris comme sa poche. Mais professeur êtes-vous venu ré-cemment à Paris? lui demanda-t-il avec un peu d'indiscretion et d'audace. |
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Car pour la nature, il n' y a pas une seule grande Histoire tels que les hommes orgueilleux se l'imaginent, mais une multitude de petites histoires dont celle des hommes fait partie. C'est comme pour la musique, il n'y a pas de petite ou de grande musique tel que l'homme le concevait. Car lorsque j'écoute le chant du ro-ssignol au milieu des bois où coule en contre bas une petite rivière paisible et rafraîchissante, c'est une sy-mphonie que j'entends là dont le génie de Mozart est loin d'avoir atteint! |
Après que son mentor soit sorti de ses profondes pensées, Camus lança soudainement : Mais quoi, profes-seur, vous êtes parisien? en faisant l'étonné |
-Oui, un pur parigo comme on dit, monsieur Camus! |
-Hé ben, moi de même, répliqua-t-il en lui serrant la main. |
-Quoi, vous aussi? Mais est-ce possible? s'exclama-t-il en n' y croyant pas ses oreilles. |
-Mais oui, professeur, je suis né à Aubervilliers! |
-Aubervilliers, mais non d'une pipe, je connais bien! C'est là où j'avais mes meilleurs potes et que j'avais expérimenté mes premières inventions telle que la bombe à éternuement que j'ai appelée la bombe atchou-mique! |
-La bombe atchoumique, professeur, mais c'est quoi exactement? lui demanda-t-il étonné d'un tel nom pour une bombe voulant se rapprocher apparemment de la bombe atomique |
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-C'est ça, la bombe atchoumique? demanda Camus transporté par le génie précoce de son maitre à penser. |
-Oui, c'est le nom que je lui ai donné pouvant se rapprocher de celui de la bombe atomique. Mais faute d' argent et de collaborateurs sérieux, j'ai dû abandonner le projet. Mais je compte un jour m'y remettre en remplaçant la poudre à éternuer par du gaz hilarant afin de faire rire toute la planète, ah! ah! ah! ria le pro- fesseur emporté par son délire génial. |
-Ce serait pour vous, comme éliminer tous les comiques de la télé qui nous bassinent avec leur humour à deux balles, hein, professeur? |
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-Mais qu'est-ce qui vous a pris, monsieur Camus? lui demanda brutalement le professeur. J'ai calculé que vous avez fait exactement dix tours trois quart et je ne sais pour quelles raisons? |
-Heu? pardonnez-moi, professeur, mais j'étais tellement pris par la musique et par la beauté du site que j' ai cru que cela vous ferait plaisir.. |
-Hum, hum, sachez à l'avenir vous contenir, monsieur Camus. Et je pense que deux tours auraient large- ment suffi, n'est-ce pas? demanda-t-il à tous les occupants de la voiture. |
-Oh oui, professeur! lancèrent-ils en ayant tous le cœur barbouillé. |
-Allez, dépêchez-vous et emmenez-moi maintenant à l'Institut! dit le professeur qui semblait énervé par ces comportements illogiques voir sans fondements scientifiques. |
-D'accord, patron! répondit-il en ayant étrangement dans la tête le tableau de Delacroix suspendu à sa mé-moire, il est vrai aussi quelque peu dénaturé par son imagination diabolique. Le voici : |
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L'art et la politique, en regardant le professeur pensif, lui semblaient bien éloignés. Et que dire alors de la musique et de la littérature? se demandait-il en filant vers le 15 ème arrondissement, rue du Docteur Roux qui fut le premier scientifique à être "Pasteurisé" par le célèbre institut, Ah!Ah!Ah! |
Voici quelques oeuvres modifiées, par Camus lui même, qui seront mises dans le nouveau catalogue du Louvre. |
La pipe de Magritte |
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Le portait de Voltaire dit " le diable " parce que cet homme en son temps était islamophobe et antisémite; chose étrangement occultée par l'école républicaine! Une postérité injustement acquise par cette vilaine personne? |
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Les demoiselles d'Avignon de Picasso modifiées en demoiselles Camusiennes |
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La statue d'Apollon |
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En créant ce nouveau catalogue, il savait que monsieur Crassepoite ne serait pas forcément d'accord sur ses choix artistiques (lui qui était un amateur d'art très éclairé); mais compte tenu qu'on souhaitait attirer un nouveau public au musée du Louvre après l'épidémie, il était tout naturel qu'on modifiât les oeuvres du passé en conséquence, admettèrent-ils en parfait connaissance de chose. Et puis le professeur serait fo- rcément de son avis sachant que ce dernier détestait les choses figées dans le temps, comme les tableaux, les statues, les systèmes politiques etc etc et préférait par dessus tout les mutations biologiques. Camus avait en lui un petit côté Andy Warhol, mais dont il avait toujours désavoué les oeuvres faites à base de canettes de coca et d'affiches colorées. Bref, une oeuvre basée exclusivement sur la société de consomm-ation, mais qu'il allait dépasser par son propre génie en modifiant les oeuvres du passé en super oeuvres d'art. Un mouvement artistique révolutionnaire qu'il comptait appeler le SPOART pour les artistes avant-gardistes. |
Pour le plaisir du lecteur, voici la photo prise par monsieur Crassepoite au rond-point du Carousel.
La pyramide du Louvre désormais colorée en bleu par le virus de la fièvre bleue |
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La Tour Eiffel après l'épidémie |
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-Bravo, professeur! lança Camus en applaudissant avec ferveur. Aussitôt toute la troupe acclama le grand homme pour son génie qui, manifestement, avait dépassé de très loin celui de ses prédécesseurs. Au bruit des acclamations, qui retentirent dans le couloir, on crut qu'il était occupé par une foule entière, alors qu' il ne s'y trouvait que 6 individus! Mais souvent la ferveur de ses propres troupes, fussent-elles peu nombr-euses, avait une chaleur que le nombre ne pouvait égaler, pensait le professeur qui semblait touché par l' enthousiasme de ses fidèles amis, le jour de son intronisation à l'institut Pasteur! |
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-Entièrement d'accord avec vous, professeur, et c'est une chance pour nous que tous les crétins soient en-fin démasqués! expédia Camus sans y aller avec le dos de la cuillère. |
-Je dirai même rétamés, Ah!Ah!Ah! ria le professeur emporté par sa réussite. |
Faut dire aussi que le professeur avait toutes les raisons de se moquer du dernier prix Nobel de biologie qui avait reçu le célèbre prix pour un vaccin antiobésité et antihémorroïdal. Décidément, le temps de la grandeur, telle que le professeur le concevait, semblait s'être dissoute dans le fumier de la société de con-sommation! pensait-il en regardant ses complices voulant poursuivre la visite. |
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